Allen JONES 1937
1937 Naît à Southampton en Angleterre.
1964 part à New-York
Dans la définition que Hamilton donnait du Pop Art il y avait l’aspect attractif et même sexuellement attractif disons le clairement. Et Jones va produire ce genre d’œuvres.
La femme est représentée de manière stéréotypée et l’homme est réduit à son costume sans visage et sans mains. Les deux personnages sont caricaturaux et réduit à des objets.
Notre première réaction serait d’y voir de la domination mais le contexte peut être renvoyé au sadomasochisme ou la maîtresse du jeu est bien la femme.
Jones va aussi faire des sculptures qui peuvent être choquantes.
Il crée donc une chaise au départ de « l’objet » corps féminin. L’impression générale qui se dégage de cette œuvre est la provocation. Elle choque à l’époque et proposer cela aujourd’hui serait scandaleux. Mais, dans les années ´60 et même après ´68, on ne parle pas encore beaucoup des droits des femmes même si c’est le début des études de genre et des luttes pour les droits civiques. Il faudra attendre la fin des années ´70 pour que le mouvement s’enclenche vraiment.
Ceci pour vous montrer l’aspect sexualisant du Pop Art.
Souvenez-vous que le Pop Art à débuté en Angleterre et si Warhol vole quasiment la vedette à tous ses confrères et que l’on pense que le Pop Art est exclusivement de la 2D, beaucoup d’artistes vont prendre la voie de la dimension 3D pour s’exprimer.
Pour rappel Wesselman et la salle de bain; Oldenburg et son œuvre chambre à coucher qui est un environnement.
George SEGAL 1924 – 2000
Trois personnages sur des bancs avec des places disponibles.
(AE) Il va falloir analyser l’œuvre pour y percevoir la filiation au Pop Art car ce n’est pas identifiable d’emblée, les artistes tentant de s’en libérer.
Il fait des moulages de personnes réelles avec leurs vêtements.
La question est-ce une installation où un environnement ?
La question à se poser pour faire la différence entre installation et environnement est :
Si je change cette sculpture d’espace est-ce que cela la modifie la perception que j’aurais de l’œuvre?
Imaginons cette sculpture dans une salle de musée, cela fonctionnera t’il de la même manière que là, dans le parc?
Il y a donc bien quelque chose qui se passe à cause ou grâce à l’espace où est placé la sculpture.
L’interaction avec le spectateur peut être un objectif tant dans un environnement que dans une installation.
Dans l’analyse esthétique d’une 3D, il y a 5 procédés techniques. Quand on identifie un environnement, il faudra y ajouter cette notion ce qui portera le n’ombre de procédés techniques à 6.
Segal cherche t’il l’interaction avec le public? Oui, il y a des bancs où il y a de la place donc forcément qu’à un moment où un autre les gens vont aller s’y assoir. Dans ce type d’œuvre c’est bien ce que les artistes recherchent et ils se désolent dès lors que leurs travaux se voient figés et inaccessibles dans un musée.
Placée dans un musée telle qu’elle est là, avec les bancs libres la réaction sera bien différente du fait de la culture muséale qui génère de la retenue, ou qui induit la présence de gardien ou de sonneries interdisant au public d’approcher et a fortiori de toucher les œuvres.
Il faudra ajouter un 7eme procédé qui est : interaction avec le public.
On pourrait aller très vite au message :
Le sujet : trois personnes assises sur des bancs dans un parc. Le procédé technique important est l’espace où est placé l’œuvre parce que cela va entraîner des interactions. Le procédé état de surface est important dans le chef des personnages qui sont en plâtre et donc un peu rugueux.
Le procédé couleur est également important du fait de l’absence de couleur. Le blanc provoque le contraste avec l’environnement, évoque la neutralité, une forme d’irréalité, d’absence et de déshumanisation. Il y un paradoxe entre la réalité du procédé qui rend tout les détails et l’absence de couleur qui rend ces sujets irréels.
Le contraste avec les bancs est aussi important si Segal avait fait les bancs blancs cela aurait un tout autre impact.
Et le vide? A-t-on l’impression qu’ils communiquent l’un avec l’autre? Non ils sont chacun, chacune dans leur bulle. Segal illustre donc la solitude, l’incommunication,..
C’est une caractéristique chez Segal.
On peut évidement laisser aller notre imagination sur l’instant précédent ce moment là. Que les personnes se connaissent qu’elles bavardaient joyeusement,…
Il faut analyser ce que l’on voit et ce que l’on voit c’est un instant T où malgré une attitude décontractée c’est le silence qui prédomine. Et c’est encore plus prégnant ici dans un parc où la détente est de mise. Alors que dans un bus on contraint les gens à la promiscuité et qu’il est normal que les personnes s’enferment dans leur bulle d’intimité.
On pourrait y voir un point positif qui serait de prendre du temps pour soi. Et espérer que les personnes qui passent par là s’assoient et discutent au minimum de ce qu’elles voient autour d’elle.
Avec la sculpture que l’on analyse au départ d’une photo il faut toujours envisager que l’on aurait pu être à un autre endroit avec un autre point de vue.
Peut-on dire que c’est une ronde bosse? Objectivement on pourrait, puisque si on définit la ronde bosse comme une sculpture autour de laquelle on peut tourner. Mais on n’est plus du tout dans cette définition puisque , la ronde bosse se définit aussi par le fait que l’artiste part d’une masse et dégage de celle-ci un sujet avec du plein et du vide.
Les artistes proposent de nouvelles typologies qu’il faut décrire par un vocabulaire, le terme ronde bosse peut-être utilisé ici dans le sens de tourner autour. Avec la réserve que ce n’est pas issu d’une masse ou du coulage d’un alliage métallique dans un moule.
Si on met ailleurs, les personnages, les murs, les barbelés, la terre au sol,…
Objectivement, Segal veut attirer notre attention sur le personnage debout, ceux aux sol, les barbelés et les murs… tout ce qu’il y a autour importe peu. Donc cette œuvre placée dans un espace fermé fonctionnerait de la même manière.
Sincèrement, Segal l’a pensé comme une installation mais, c’est intéressant de voir que certains, certaines d’entre-vous réagissent en pensant que cela à plus de poids de réalité à l’extérieur.
Il n’a pas fait que du blanc. Il a fait quelques sculptures en métal.
Commande pour commémorer Franklin Delano Roosevelt. Les hommes représentés sont des amis et Segal figure lui même dans la file.
C’est la file pour avoir du pain au moment de la grande dépression, moment que Segal a vécu.
Imaginez en blanc dans sa technique habituelle… pas le même résultat…
La Bread line n’a plus qu’un lien ténu avec le Pop Art. Par contre, les autres sont plus explicites, le fait de travailler le comportement quotidien est un lien probant avec le Pop Art. Segal se dégage de l’objet qui est une pratique évidente chez les Pop artistes. Il exploite le comportement humain qui devient son centre d’intérêt permanent. Il représentera les comportements basiques de ses contemporains dans des environnements : voyager en bus, passer devant un bistro où d’autres consomment, …. Ou il met en évidence la solitude, la non communication, l’isolement, …
On pourrait dire que le comportement humain est devenu son objet, sa chosité au sens sociologique du terme.
Edward KIENHOLZ 1927 – 1994
Américain, il est d’abord ignoré dans son pays. C’est l’Europe, il vit et travaille en Allemagne, qui va le révéler à ses compatriotes. Il rentre au USA fin des années’70
Constitué d’éléments réels symbolisant la culture américaine, avec la reconstitution de la photo de la bataille d’Iwo Jima, la présence de l’affiche pour le recrutement de la seconde guerre mondiale, un distributeur de Coca-Cola,… Il recrée un des moments particulièrement durs de la guerre pour en montrer l’aspect héroïque, patriotique, … sans en montrer le prix en vie humaines de part et d’autre et les met en opposition avec des aspects de la vie quotidienne des américains comme la fréquentation de restaurant Burgers,… tout est recouvert de peinture argentée. Cela donne un aspect très étrange d’arrêt sur image.
De loin on voit une voiture raccourcie mais sympa de par sa forme rondouillarde et sa couleur bleue myosotis. Et lorsqu’on s’approche, il y a un corps féminin qui ressemble à un cadavre.
Deux lits métalliques superposés sur lesquels il y a des matelas réduits à peau de chagrin. Sur ces matelas des corps qui semblent momifiés attachés par des sangles; la tête est remplacée par un bocal où il y a des poissons qui tournent.
Le personnage du bas est le point de départ d’une bulle BD faite de néon rose boucherie dessinée sur le mur du fond. Elle vient faire comprendre que l’individu a conscience de son état.
C’est une installation. A l’origine cet ensemble est installé dans un volume et le spectateur y a accès via une petite trappe comme les trappes de surveillance dans les prisons.
En quoi est-ce Pop Art ?
L’aspect populaire se retrouve dans cet hôpital que tout le monde fréquente. Il montre la maladie, la vieillesse, la folie, toutes ces questions difficiles mais, qui concernent tout le monde. On est encore dans l’abandon, la déchéance, la déshumanisation extrême.
C’est en cela qu’il reste affilié au courant Pop Art même si on est loin de l’objet magnifié. Cette œuvre a pour objet une critique de la société qui abandonne ses membres les plus vulnérables.
Le Pop art va avoir une influence sur l’Europe sous l’intitulé : Nouveau Réalisme.
Qui est le représentant majeur du Réalisme au 19e.e siècle ?
Courbet, dont les œuvres L’atelier, L’enterrement à Ornans, immenses tableaux qui montraient la réalité du 19eme siècle.
Quand des artistes s’associent et décident de nommer leur pratique Nouveau Réalisme leur intention est de parler de la réalité de leur époque. Le grand représentant du Nouveau Réalisme est YVES KLEIN qui va modifier l’art de manière irrémédiable.
Il y a, avec le Pop Art, un lien que nous allons découvrir avec l’artiste suivant.
Daniel SPOERRI 1930 –
Il fait référence au marché aux puces, aux brocantes. Spoerri va travailler exclusivement avec des objets de récupération.
Cela fait clairement référence au lit de Rauschenberg. Ce sont de vrais matériaux qu’il utilise pour reconstituer un lit. C’est de la 3D. Mais sa vision de la 3D, il la préfère accrochée au mur.
Il va faire une série qu’on appelle les « tableaux piège ».
Des objets collectés et collés. Pour faire le lien avec Segal qui traite du comportement individuel et quotidien, Spoerri traite de l’aspect quotidien par l’acte de se nourrir et des traces laissées derrière soi, les reliefs de cet acte. La déshumanisation par l’absence. Ce sont des artistes qui travaillent le paradoxe puisqu’ils montrent l’activité humaine tout en excluant la personne humaine. Et comme Segal, Spoerri fait des instantanés mais au lieu de les faire en photo il les fait à l’aide d’objets. Il les appellera «Tableaux Piège » et il les présente accrochés au mur.
Une planche sur laquelle il y les reliefs d’un déjeuner partagé par deux personnes avec, la particularité que cette planche est posée sur une chaise et que cette chaise est fixée au mur par ses quatre pieds de manière à surplomber le spectateur et du coup augmenter l’impression de chute imminente.
Quelles sont les impressions face à cette œuvre? Ahurie, déséquilibre, surprise, incrédulité, amusement, et peur que cela nous tombe dessus. Des sentiments contrastés qui n’ont rien à voir avec le comportement humain qui est montré là. C’est aussi ce qui est particulier chez Spoerri, qui par ses choix d’installations va d’abord générer des effets : de surprise, d’incompréhension, d’amusement. Quand on s’approche, on commence à décoder et comprendre que l’on se retrouve face à aux restes, traces d’un repas partagé. C’est un moment qui pouvait apparaître comme convivial si ce n’est que souvent c’est un peu sale, la vaisselle est un peu ébréchée, dépareillée. Mais c’est au plus proche de la quotidienneté. Et, il y a l’absence…
Processus très particulier de rencontre de l’œuvre.
Les objets sont sur une table, c’est normal, ce qui ne l’est pas c’est la position de la table. Cette proposition est tellement intrigante qu’on aura envie d’aller voir de plus près. Ce n’est pas pour rien qu’il met une toile cirée orange sur la planche du déjeuner de Kichka. Le hasard existe mais, les choix réfléchis aussi, c’est bien à cela que servent les effets recherchés dans l’analyse esthétique.
Il y a aussi l’intervention intellectuelle de l’artiste? C’est évident qu’il y a un travail intellectuel de la part de l’artiste, mais ce n’est pas conceptuel au sens Histoire de l’Art. Le mouvement conceptuel arrivera quinze ans plus tard, mais c’est évident qu’il y a une réflexion de l’artiste.
L’art conceptuel démarre dans les années ´70. Les artistes ont fait le tour de tout ce qui était possible de faire pratiquement, formellement. Va alors être valorisé la pensée. L’art va se manifester dans les élucubrations, les processus de création, mise en oeuvre imaginés par les artistes qui vont sous forme de carnets, rapports de recherches sur la faisabilité, …. Comme on ne voit pas grand chose puisqu’ils ne vont pas jusqu’à la réalisation, le public qui ne peut pas ressentir d’émotions devant un objet va être au minimum perplexe voire très perturbé. Même, celui qui aime faire travailler son intellect sauf quelques un. On met de côté la main, le geste de l’artiste à partir du moment où on prouve que c’est réalisable, il n’a pas besoin de le faire.
Ce sera la limite de l’Art Conceptuel.
Une planche sur laquelle il y les reliefs d’un déjeuner partagé par deux personnes avec, la particularité que cette planche est posée sur une chaise et que cette chaise est fixée au mur par ses quatre pieds de manière à surplomber le spectateur et du coup augmenter l’impression de chute imminente.
Quelles sont les impressions face à cette œuvre? Ahurie, déséquilibre, surprise, incrédulité, amusement, et peur que cela nous tombe dessus. Des sentiments contrastés qui n’ont rien à voir avec le comportement humain qui est montré là. C’est aussi ce qui est particulier chez Spoerri, qui par ses choix d’installations va d’abord générer des effets : de surprise, d’incompréhension, d’amusement. Quand on s’approche, on commence à décoder et comprendre que l’on se retrouve face à aux restes, traces d’un repas partagé. C’est un moment qui pouvait apparaître comme convivial si ce n’est que souvent c’est un peu sale, la vaisselle est un peu ébréchée, dépareillée. Mais c’est au plus proche de la quotidienneté. Et, il y a l’absence…
Processus très particulier de rencontre de l’œuvre.
Les objets sont sur une table, c’est normal, ce qui ne l’est pas c’est la position de la table. Cette proposition est tellement intrigante qu’on aura envie d’aller voir de plus près. Ce n’est pas pour rien qu’il met une toile cirée orange sur la planche du déjeuner de Kichka. Le hasard existe mais, les choix réfléchis aussi, c’est bien à cela que servent les effets recherchés dans l’analyse esthétique.
Il y a aussi l’intervention intellectuelle de l’artiste? C’est évident qu’il y a un travail intellectuel de la part de l’artiste, mais ce n’est pas conceptuel au sens Histoire de l’Art. Le mouvement conceptuel arrivera quinze ans plus tard, mais c’est évident qu’il y a une réflexion de l’artiste.
L’art conceptuel démarre dans les années ´70. Les artistes ont fait le tour de tout ce qui était possible de faire pratiquement, formellement. Va alors être valorisé la pensée. L’art va se manifester dans les élucubrations, les processus de création, mise en oeuvre imaginés par les artistes qui vont sous forme de carnets, rapports de recherches sur la faisabilité, …. Comme on ne voit pas grand chose puisqu’ils ne vont pas jusqu’à la réalisation, le public qui ne peut pas ressentir d’émotions devant un objet va être au minimum perplexe voire très perturbé. Même, celui qui aime faire travailler son intellect sauf quelques un. On met de côté la main, le geste de l’artiste à partir du moment où on prouve que c’est réalisable, il n’a pas besoin de le faire.
Ce sera la limite de l’Art Conceptuel.
Ceci devient un plus esthétisant, c’est moins intéressant. Dès que l’on introduit de l’esthétique cela perturbe le message de départ.
UNE PERFORMANCE
Première phase, le 23 avril 1983 dans le jardin du domaine de Montcel à Jouy-en-Josas. Domaine appartenant à un entrepreneur en bâtiment riche et collectionneur. 120 personnalités du monde de l’art participent à un banquet. Les convives sont invités à apporter leur couverts et leurs verres. Et à la demande de l’artiste un petit objet personnel. Spoerri s’occupe du menu. La table mesure 40 mètres de long. La performance sera intitulée « L’enterrement du tableau piège » Spoerri décide de marquer de cette façon la fin de la séries d’œuvres reprises sous cet intitulé.
A la fin du repas les plateaux des tables sont enterrés tels quels dans une tranchée de 40 mètres de long et deviennent une œuvre cachée intitulée « Le déjeuner sous l’herbe » référence ironique au tableau de Manet « Le déjeuner sur l’herbe » qui fit scandale en son temps
Spoerri et un de ses amis archéologue pensent à rouvrir la tranchée pour fouiller mais le copain entre dans les ordres. Un autre archéologue prend connaissance du travail de Spoerri et décide de proposer de monter une équipe de fouille comme on on le fait aux États-unis où il est très courant de faire de la fouille de poubelles, «garbage archeological studies ».
Ce qui fut réalisé en juin 2010 sur une portion de 6 mètres par des archéologues de l’INRA missionnés pour faire les recherches dans les règles de l’art d’une campagne de fouilles archéologiques. Avec tous les aspects scientifiques de rigueur photos, rapports, artefacts, mesures, cartographies, numérotations, … comme sur n’importe quel site de fouilles. Tous les résultats sont communiqués dans le milieu de l’archéologie mais aussi dans le milieu de l’Art. Spoerri était présent et s’amusait beaucoup de voir les scientifiques faire très sérieusement quelque chose qui lui paraissait absurde. Les archéologues font un moulage des restes de la table dont Spoerri fera trois tirages en bronze. Un des objets personnel était une brosse à dents avec une femme nue sur le dessus est devenue « la Vénus de Montcel »
Tous les résultats de cette fouille sont exposés à Pompidou, dans les mêmes conditions que ce que l’on peut voir dans nos musées. Les objets issus de fouilles archéologiques historiques, sociologiques en tant qu’illustration d’un comportement humain à un moment T sont mis en scène, assemblés par types, parfois certains sont mis en valeur, sacralisés. Cette expo est très conceptuelle puisque l’on est dans l’observation d’un comportement humain d’un moment T, 1983, avec des habitus sociologiques concrétisés par des objets dont les scientifiques vont interpréter les traces comme ils l’on fait pour les objets de la tombe de Toutankhamon. Ils étaient persuadés, par exemple, qu’ils ne trouveraient pas de plastique, et pourtant il y en avait.
Cette exposition dure un temps défini et puis Spoerri demande que cela soit replacé dans la tranchée et ce sera fait en respectant l’emplacement de chaque objet remis là où il était. Cela semble très farfelu, mais Spoerri lui était très sérieusement intéressé par les habitus quotidiens et banaux de ses contemporains.
Le Château de Montcel est passé de l’entrepreneur à la Maison Cartier qui en fait une fondation pour l’art et revend le site en 2013. L’INRAP obtient une autorisation de fouille avant travaux. L’équipe, après avoir consulté les photo de l’époque, fouille la partie où se trouvait Spoerri et ses proches et découvre de la belle porcelaine, et des petits vases de Nikki de Saint Phalle mais ils sont cassés. Et à la place de Spoerri une dînette en plastique.
La filiation avec le Pop Art est assez claire qui est de garder des traces du comportement humain. Avec cette performance Spoerri va plus loin que ses tableaux piège. Et cette performance est rythmée par des moments chronologiques phase 1, 1983; phase 2 vingt sept an plus tard.
Le Pop Art qui semblait être un courant artistique un peu rigolo mettant en évidence les objets, pourrait sembler superficiel. C’est peut-être le cas pour certains artistes. Mais d’autres artistes ont été beaucoup plus loin et les filiations, et notamment le Nouveau Réalisme va mettre en évidence des questionnements sur l’humanité de manière très profonde.
https://www.nouvelobs.com/culture/20160930.OBS9123/les-derniers-secrets-du-dejeuner-sous-l-herbe-de-daniel-spoerri.html
Cette performance pourrait aussi être reliée au courant artistique Art de la Mémoire.
Dont Boltanski est un des représentant. Il a par exemple, fait enregistrer les battements de cœur de milliers de personnes qui venaient voir une exposition d’œuvres réalisées autour de la thématique du cœur et qui a voyagé partout dans le monde. Puis il avec le soutient d’une entreprise pharmaceutique japonaise il a mis en place sur une île du Japon un lieu de mémoire où sont gardés tout les battements de cœurs enregistrés.
Daniel Spoerri a ouvert en 1978 un jardin de sculpture en Toscane où il accueille des artistes.
https://www.danielspoerri.org/giardino/artist-daniel-spoerri/
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