Présentée à la 56 -ème Biennale de Venise pour le pavillon Japonais en 2015

La Biennale de Venise comme la Dokumenta de Kassel sont deux moments de présentation artistique majeurs. En ce qui concerne la Biennale de Venise, ce sont les pays qui proposent des pavillons où ils présentent, après une sélection dans le vivier artistique national, un.e artiste représentatif, représentative de l’art contemporain du moment.

I IMPRESSIONS GÉNÉRALES

Pas de description mais des ressentis, pour s’aider on peut commencer la phrase par « je me sens … » ou « L’ambiance est… »

  • Surprise, déconcertée, dubitative
  • étourdie
  • écrasée
  • rêveuse, songeuse
  • envahie, angoissée
  • inspirée
  • envoûtée
  • exaltée
  • enveloppée
  • cloisonnée
  • fascinée, captivée
  • admirative, émerveillé c’est un peu bateau, y a-t-il un procédé technique qui va nous permettre de dire « whouaw! »
  • embarquée

Nous sommes bien devant une sculpture. Même si on a bien compris que nous ne sommes pas dans un acte de sculpture traditionnelle. C’est de la sculpture au sens où il y a les trois dimensions ; hauteur, largeur, profondeur. Il y a une emprise sur l’espace ce qui nous oblige de traiter ce travail en 3D. Ce n’est pas une ronde bosse autour de laquelle nous pouvons nous mouvoir. Et pourtant on se meut dans l’espace mais pas du tout de la même manière qu’avec une ronde bosse. C’est une installation, c’est aussi un environnement.

  • (HA) VOCABULAIRE
    INSTALLATION : L’installation est l’assemblage de différents objets agencés de manière réfléchie dans un espace. Dans une installation l’artiste cherche le dialogue avec le spectateur.
  • L’ACCUMULATION : L’accumulation est l’assemblage de différents objets qui semble être mis au hasard.

Trois œuvres d’Arman

A gauche on peut voir une intention dans l’accumulation, les chaussures sont plus ou moins rangées dans la boîte. On pourrait dire que c’est une installation enfermée dans une boîte. A droite, on sent plus le hasard, l’aléatoire, c’est de l’accumulation.

Dans cette boîte ci, on ne sent pas non plus l’aspect de réflexion poussé au point que l’on se dise que c’est organisé, on est donc bien dans une accumulation. Ce sont des procédés techniques que les artistes contemporains vont largement utiliser puisqu’il faut trouver de nouvelles voies de création.

Devant cette boîte, Mondrian deviendrait fou.

Composition A, 1920, 91,5×92, Huile sur toile,
Galleria Nazionale d’Arte Moderna e Contemporanea, Rome,

  • L’ENVIRONNEMENT: L’environnement est lié à l’espace dans lequel se trouve l’œuvre. L’espace fait partie de l’œuvre. Œuvre qui ne serait pas ce qu’elle est dans un autre espace puisque celui-ci serait différent et que l’œuvre ne pourrait pas être reproduite à l’identique. Les œuvres qualifiées d’environnement sont construites dans un espace, pour cet espace. Elles sont donc parfois éphémères à moins que l’on décide de ne pas la démonter ou qu’elles soient créées pour rester en place.

Ce n’est pas un environnement quand on peut déplacer l’œuvre et la proposer ailleurs à l’identique, même si cela fonctionne un peu autrement parce que l’environnement est différent. Comme les cercles de pierres de Richard Long

II PROCÉDÉS TECHNIQUES

1 LE VOLUME

Définir un contenant qui envelopperait l’œuvre au plus près.

Le volume est compliqué à définir. Le vocabulaire géométrique habituel ne nous est pas très utile cube, parallélépipède, pyramide, … ne sont pas perceptibles. Nous sommes intégrés dans le volume. L’espace global est largement occupé. Plein et vide sont présents, le plein se trouve dans le haut et le vide dans le bas.

Et pourtant si on s’approche de la masse on se rend compte que ce plein est construit avec du vide. Cela lui donne cet aspect vaporeux.

2 LIGNES DE DIRECTION

Une ou plusieurs, hiérarchiser :

Il y a une arche, matérialisée par une courbe, construite par la multitude de fils tendus. Notre regard est dirigé par toutes les obliques matérialisées par les barques ancrées au sol. Et ensuite, dans l’amas rouge beaucoup d’obliques partent dans tous les sens. Toutes ces lignes invitent le regard vers certains points de l’installation selon l’endroit où l’on se situe dans l’environnement.

3 ETAT DE SURFACE

Cela dépendra des matériaux utilisés :

Du bois, de la laine, du métal

Sensations physiques :

  • le bois : rugueux ou lisse
  • le métal : froides, dures, rugueuses, dentelées,
  • la laine : rugueuse, pelucheuse, …

Aspect émotionnel :

  • douceur,
  • dureté

4 LA LUMIERE

En 3D il y a trois aspects techniques de la lumière:

  • La lumière est absorbée : c’est quand on voit les formes et les différents états de la matières utilisée par l’artiste.
  • La lumière est réfléchie : c’est quand la lumière est renvoyée pour diverses raisons; trop de lumière sur une surface polie, blanche, ou autres qui nous prive de la vision exacte de cette surface.
  • La lumière fait des jeux d’ombre et de lumière : c’est quand la lumière est absorbée et parfois se perd dans les plis et replis de la surface. Il est important de toujours être sur qu’on analyse la lumière sur l’œuvre choisie et non pas la lumière choisie par le photographe.

La photo adopte un angle de vue en contre plongée. C’est à dire que l’on regarde du bas vers le haut. Dans l’amas il y a des points lumineux qui diffusent de la lumière. Cette lumière prend alors une teinte rouge.

La lumière est :

  • Absorbée : par les différents éléments de l’installation, les barques, les fils, les clés.
  • Réfléchie : de manière infime sur certaines clés.
  • Ombres / Lumières : et il y a des jeux d’ombres et de lumières.

Aspect émotionnel :

  • angoisse,
  • calme

5 LA COULEUR

EN 3D la couleur est souvent celle du matériau utilisé, mais, dans l’art contemporain les artistes ont introduit la couleur on peut alors utiliser le procédés de la 2D

Le cercle chromatique, le noir / le blanc.

Aspects techniques :

Une majorité de rouge, Le brun avec le bois des barques, le blanc du sol et des murs, qui devient un peu rosé. Et les clés, couleur métal bronze, dorées, argentées, bruns rouillé…

Aspects émotionnels :

  • neutre,
  • calme,
  • angoisse

6 L’ENVIRONNEMENT

L’interaction avec l’environnement, ici, il est nécessaire de l’aborder ce procédé, impossible d’y échapper.

La première question que l’on pourrait se poser est : c’est quel type d’espace ? On est à l’intérieur et il y a des ouvertures pour permettre le passage dans l’œuvre. On a pas d’idée précise de l’espace, de son volume, de sa hauteur, de sa structure.

Cette sculpture fonctionnerait-elle dans un autre espace ? Non , elle a été conçue pour cet espace ci et il serait impossible de la démonter et de la remonter dans un autre espace à l’identique. Elle est éphémère.

III LES EFFETS RECHERCHES

Construction d’un effet recherché

LE VOLUME

  • Écrasée par le plein construit avec le vide qui m’étouffe entièrement comme si j’étais dans de la boue.

LA, LES LIGNES

  • Envahie par les multiples fils qui partent dans tout les sens qui donnent l’impression d’une explosion silencieuse.

ETAT DE SURFACE

  • Angoissée par l’état de surface rugueux des clés qui me fait penser à des migrants qui ont quitté définitivement leur maison.
  • Touchée par la rugosité du bois de la barque qui me fait penser que je quitte mon rivage natal.

LA LUMIERE

  • Envouté par cette lumière rouge et diffuse qui m’évoque un lieu fantastique.

LA COULEUR

  • Angoissée par ce fil rouge qui me fait penser à la blessure humaine.
  • Colère par la couleur rouge qui m’évoque la détresse lorsque l’on doit jeter la clé de sa maison derrière soi et partir pour un ailleurs inconnu.

L’ENVIRONNEMENT

  • Surprise par l’installation éclatée qui me donne envie de reculer pour mieux percevoir un feu d’artifice.Pour rappel : Il est important de construire les effets recherchés selon le schéma proposé et surtout quand on débute. Il est important également de faire autant de phrases d’effet recherchés qu’il y a de procédés pour affiner notre analyse de l’œuvre. Enfin, quand on a quelques années de pratique et qu’on se sent à l’aise on peut proposer un texte continu pourvu que tous les procédés techniques, leurs qualifications, l’émotion associée, et l’explication de l’effet soient présentes.

IV LE CONTEXTE CULTUREL

Dans ce paragraphe on rassemblera des informations nécessaires à la compréhension de l’œuvre.

Le contexte historique, sociologique, économique :

On introduira dans ce paragraphe les informations à propos du contexte de création.

L’artiste

On introduira dans ce paragraphe les informations à propos de l’artiste nécessaires pour mieux comprendre l’œuvre. Il s’agit d’être concis.e, et de ne pas se perdre dans trop de matière.

Chiaru SHIOTA est née à Osaka en 1972 et vit à Berlin depuis 1999

« Enfant, je passais de longs moments à jouer dans la nature, expérimentant une forme de liberté qui, forcément, eut un impact sur ma vie. »

Elle dit avoir la « chance » : être née – en 1972 – après deux frères qui portent déjà sur leurs épaules les espoirs parentaux. « Les Japonais, et plus particulièrement les garçons, sont mis sous pression dès leur plus jeune âge ; on exige d’eux qu’ils travaillent dur à l’école pour réussir. A la fois troisième de la fratrie et fille, j’ai pu, pour ma part, faire un peu ce que je voulais ! »

A l’époque, ses parents dirigent une usine de production de caisses en bois.

« J’ai grandi dans le bruit incessant des machines. Les ouvriers travaillaient tous les jours de 8 heures à 17 heures. Ils me faisaient l’effet d’être eux-mêmes des machines ; je ne voulais surtout pas leur ressembler. »

Très tôt, elle se prend à espérer de trouver un métier et un mode de vie autre que celui de ses parents. Et qui offrent davantage de liberté, qui permettent de ne pas

« devoir calculer sans cesse temps et argent. » « Dans un sens, la vie d’artiste m’a très vite attirée. »

Adolescente, elle décide de devenir peintre et rejoint à cet effet l’université Seika de Kyoto en 1992. Mais elle se sent « à l’étroit, limitée par ce travail en deux dimensions et le choix réduit de la toile et de la peinture. Je ne m’y retrouvais pas. » Ses premières installations de fils, qui sera d’emblée son matériau de prédilection, s’emparent de l’espace et révèle son caractère tridimensionnel. « J’avais besoin d’un matériau qui me serait propre pour trouver le sens que je cherchais dans l’art. »

A l’époque le noir, déjà, prime :

« Cette couleur est la plus efficace à mon sens pour provoquer un sentiment de profondeur et perturber un lieu. »

Elle quitte le Japon pour l’Allemagne dans l’intention de suivre les cours de Marina Abramovic, qui vient de rejoindre l’Ecole supérieure d’arts plastiques de Brunswick, en Basse-Saxe.

« Ce pays m’attirait, car j’avais toujours eu le sentiment que l’art contemporain y tenait une place de choix, qu’il y était puissant. Lorsque j’allais à la Biennale de Venise, j’étais toujours très impressionnée par le pavillon allemand. »

C’est vrai que dans les années ´70 c’est la place où il faut être pour le développement de l’art contemporain.

En 1999, elle s’installe à Berlin – où elle vit toujours – et y suit jusqu’en 2003 les cours de l’université des Arts. Elle y aura notamment pour professeur Rebecca Horn, autre personnalité marquante de l’art corporel, qui la conforte dans la direction qu’elle s’est choisie.

Une pratique qui attire l’attention bien avant la fin de ses études. Son univers mélancolique et mystérieux séduit, sa résonnance avec l’intimité trouble et interpelle.

« Je mets tout mon être dans mes installations, mais il ne s’agit pas pour autant d’œuvres autobiographiques. Si je pars de choses vécues, l’œuvre questionne chacun d’entre nous, interrogeant son expérience du présent comme son rapport à la mémoire. »

C’est pour cela qu’elle sera classée dans l’art de la mémoire.

Elle évoque souvent l’incendie de la maison d’un voisin, dont elle fut témoin à l’âge de 9 ans, et l’image d’un piano calciné se dressant parmi les décombres, devenu « inutile et pourtant si présent ».

Elle s’appuie aussi, tout simplement, sur son expérience de la vie. « Je voyage souvent. Beaucoup de mes idées naissent pendant ces temps de transition : à bord d’un avion ou d’un train, par exemple. Parfois, une idée me vient sans que je m’en aperçoive tout de suite ; mais j’ai la sensation que quelque chose est en cours. Cela reste enfoui et mûrit pendant un long moment, jusqu’à plusieurs années parfois, avant de prendre la forme d’une installation. »

Shiota a performé et expose dans le monde entier

L’œuvre

Des informations telles que la date de création, les dimensions et les matériaux utilisés seront utiles. D’autres éléments peuvent être ajoutés si ils apportent des précisions sur l’œuvre. 

LA CLÉ DANS LA MAIN, 2015
vieille clé, bateau vénitien, laine rouge
exposition personnelle : Pavillon du Japon, 56e Biennale de Venise Italie

Les influences

Son travail mélange performance et installation. Elle estime qu’elle est déjà à l’œuvre dès le début, au moment où elle va à la rencontre d’un espace. Elle dessine beaucoup, réfléchit à la faisabilité et puis elle commence à agir dans cet espace.

Chacune de ses œuvres « tissées » – pour lesquelles elle colle, noue, agrafe inlassablement – nécessite de longues heures, voire des jours, de travail ; jusqu’à 600 kilomètres de fils de laine. Elles sont souvent assimilées à des performances.

La manière qu’elle a de tirer les fils depuis les murs vers le sol et le plafond, les réseaux graphiques complexes ainsi dessinés participent d’une technique qui n’a rien d’aléatoire et qui voit les fils être le plus souvent tendus sous forme de triangles. « Une ligne est trop nette, trop visible, trop évidente. Des triangles entremêlés donnent une forme complexe, sont plus difficiles à pénétrer pour le regard. »

Pour cela, elle utilise de la laine noire ou rouge qu’elle entremêle telle une toile d’araignée gigantesque. Si elle ne se met pas en scène elle-même à l’intérieur, elle utilise des objets tel que des chaussures, des valises, des lits…

Les objets – instruments de musique, robes, chaises, lits, etc. – impliqués dans ses travaux ont tous, au-delà de leur utilité, dont elle les libère par ailleurs en les calcinant et/ou en les entourant de son maillage, une forte portée symbolique.

Les vêtements, par exemple, sont pour elle « comme une seconde peau. Ils en disent parfois beaucoup plus au sujet d’un individu que sa peau d’origine. Ils portent en eux le souvenir, la mémoire d’une personne. Et c’est pour cela qu’ils sont si importants à mes yeux. En tissant des fils autour d’eux, je veux évoquer l’idée de conservation, de préservation de ces souvenirs. »

Le « parcours de vie » de ces objets usuels, pour la plupart récupérés, est également essentiel : « Les objets que je choisis d’envelopper doivent avoir une histoire à eux, ou bien quelqu’un doit avoir noué une relation avec eux. Je veux montrer l’absence, révéler son existence. ». C’est donc révéler la personne associée à l’objet par son absence.

Elle a donc vraiment un univers qui lui est propre et focalise son travail sur la notion du souvenir, les relations entre passé et présent, et présence et absence.

L’œuvre

2 vielles coques de bateau, 400 km de fils rouge entrelacés créant une sorte de brouillard, Des milliers de clés anciennes de provenance diverses y sont accrochées. Elle en possède180.000. L’impression est celle d’un arrêt dans le temps, comme si les barques et les clés volaient, et en même temps sont comme figés dans un mouvement. Shiota explique qu’en réalité les barques représentent des mains qui portent les clés qui elles, représentent des corps humains. Les fils rouges représentant le sang. Pour elle, les bateaux portent la mémoire et les corps et les transportent à travers le temps.

L’objectif est de questionner le souvenir, la mémoire et les liens tissés par l’être humain, le reliant au passé et à ses interrogations. Elle propose un va-et-vient constant entre les notions d’intimité, de proximité, et celle de séparation.

La « toile », elle, renvoie tout autant à la multiplicité et à la complexité de l’univers du rêve qu’aux notions de vide, de solitude et de mort auxquelles tout homme est amené à faire face. « J’ai choisi le fil pour matériau, car il reflète les sentiments : tout comme eux, il peut se mélanger à d’autres, se nouer, se desserrer ou bien être coupé. »

La puissance de l’installation réside dans le fait qu’elle abolit la séparation entre le visiteur et l’œuvre, ils partagent le même espace. Ce qui marque particulièrement c’est ce sentiment difficilement exprimable de présence de l’absence, à la fois inquiétante et merveilleuse, une douce angoisse, le tout, dans une délicate poésie.

L’œuvre de Chiharu Shiota entraîne le spectateur dans un monde pétrifié où résonnent les thèmes de l’absence et du souvenir. Les fils sont symbole du temps qui s’écoule, des souvenirs qui s’entrechoquent et se déchirent : « Les fils sont tissés l’un dans l’autre. Ils s’enchevêtrent. Ils se déchirent. Ils se dénouent. Ils sont comme un miroir des sentiments »

V LE MESSAGE 

Le sujet :

Une description  succincte :

Deux barques dans un espace difficilement identifiable avec au-dessus un enchevêtrement, un réseau de fils rouge qui forment une masse dense et en même temps vaporeuse. Dans cette masse pendent des clés en quantité impressionnante et qui se retrouvent même par terre. Et au-dessus de cette masse des lumières qui nous permettent de conscientiser les diverses structures et amplifient le rouge de la laine.

Les procédés techniques importants :

En 3D il y en a 6.

L’environnement, la lumière, la couleur rouge, le volume constitué de fils qui dessinent des obliques en tous sens et les clés.

Les éléments de contexte culturel importants:

Le rouge du sang, les clés représentent les humains avec leurs souvenirs, les barques seraient ce qui permettrait de partir. Ses thématiques : le souvenir, l’absence, la présence, le lien entre les humains. Chaque élément porte une charge symbolique.

LE MESSAGE

Assembler les éléments retenus et en faire un texte.

  • L’humanité est interconnectée, dans l’épreuve, l’urgence, la violence, la mort, et la barque aide à fuir….mais quand on fuit on va où ? Dans un espace que l’on ne comprend pas, que l’on ne connaît pas.
  • On est un peu tous dans le même bateau… en tous cas, là, il y a une partie de l’humanité qui est confrontée à un moment difficile …
  • Les deux barques ne vont pas dans le même sens, il y a des clés par terre représentent-elles les humains qui n’ont pas pu monter dans le bateau, qui sont morts là? Les barques sont dressées un peu comme elles sont dans la mer Méditerranée, dressées sur la houle des vagues.
  • Lorsque l’on est confronté à une œuvre on la regarde avec nos références culturelles, affectives, et on peut tout à fait déduire un message qui nous convient. Cependant, si on a accès à des informations et plus encore des informations données par l’artiste sur son travail en général et sur l’œuvre en particulier, on ne peut se détourner de ce que l’on nous dit et il faut alors construire le message avec ces informations.
  • On a tous, toutes le même sang, on a tous, toutes une clé de notre maison, et on a tous, toutes les choix de prendre l’une ou l’autre barque… c’est un peu aussi une métaphore du destin…

Autres œuvres

2017 Installation au Bon marché, Where are we going illusion légère, envol de plumes blanches, 2 structures aériennes soutenues pas des filins s’envolent vers le plafond de verre, des km de fils blancs s’entremêlent, 150 fines silhouettes de bateaux émergent en fil de métal, les proues pointent vers le haut comme aspirées. Thématique importante pour l’artiste : voyage sans destination connue, l’errance, la migration. La destination inconnue comme le destin de la vie. Traversée à l’intérieur d’un dense réseau de fils comme les liens tissés tout au long de l’existence

Elle avait déjà traité le sujet avec une installation avec une centaine de valises en carton Searching for a destination qui évoquait le drame de Fukushima et la migration

If the shoe fit

Le point de départ de cette œuvre a été son voyage au Japon après plusieurs années d’absence. Elle a ressenti comme un manque, l’environnement lui semblait réel et familier mais quelque chose n’allait pas.

Elle fait à nouveau participer son public en collectant parmi eux plus de 400 chaussures et en leur demandant d’inscrire pour chacune d’elle une note pour décrire leur importance. A la lecture de ces notes, on peut alors imaginer tout l’univers autour de ces chaussures. Au final, c’est un réseau graphique qui connecte les éléments, évoquent la puissance des liens interpersonnels, et l’inévitable dépendance du sujet à ses racines.

Il s’agissait pour les gens de lui ramener une chaussure associée à un souvenir précis. Des milliers de vieux souliers lui furent livrés, pour la plupart ayant appartenu à un regretté défunt. Ils ne furent pas enveloppés d’un maillage de laine noire, cette fois, mais individuellement accroché à un fil rouge et tendu, symbole du cheminement de chacun à travers la vie comme des voyages concrètement entrepris.

La principale interprétation que l’on peut faire de cette œuvre c’est le lien ténu entre présence et absence. Les fils rouges représentent la connexion entre ces sentiments, les souvenirs et les chaussures.

Living Inside
Depuis longtemps hantée par la question des relations invisibles entre les êtres, Chiharu Shiota, propose une œuvre poétique et immersive à travers laquelle elle matérialise des souvenirs, des obsessions. Le fil, son matériau de prédilection, apparaît comme une extension de son corps, de sa pensée, sa mémoire, son inconscient, son imagination.

Pour cette Carte blanche au musée Guimet-Paris, l’artiste aborde les rivages d’une anxiété nouvelle, celle du temps du confinement dû à la Covid, au printemps 2020.

Dans Living Inside, Chiharu Shiota tisse un réseau protecteur inextricable autour d’un quotidien devenu minuscule. Concrétisant une expérience partagée par toutes et tous, elle nous invite à une introspection à la fois intime et collective.

Le site officiel de l’artiste :

https://www.chiharu-shiota.com