M.C. ESCHER 1898-1972
Maurits Cornelis Escher, néerlandais, graveur sur bois, lithographe.
Formation en arts déco et dessin (académique). Voyage en Italie et Espagne, il dessine beaucoup, ses paysages exploitent des perspectives complexes éclatant l’espace, il porte un très grand intérêt aux détails minutieux de la nature (du + grand au plus petit) ; il est fasciné par les mathématiques.
Son œuvre se compose de 448 lithographies et gravures sur bois et esquisses + dessins – Œuvres visibles au Musée Escher à La Haye, au Pays-Bas.
Dans ce format très petit le reflet est omniprésent. Le résultat assez fascinant de par les détails du dessin qu’Escher applique dans une facture picturale très nette, les lignes de la main par exemple.
C’est relativement « académique », la position centralisée, tout est reconnaissable, la main, le miroir sphérique, le lieu dans lequel il est lui-même assis.
C’est aussi un autoportrait, manière originale de se présenter, qui correspond avec ses préoccupations et ses intentions de travail.
L’espace : plan 1 (main avec la sphère), plan -1 (intérieur, l’appartement) et plan -2 (extérieur, derrière la fenêtre).
Escher au travail voir l’amplitude que cela peut prendre. C’est une œuvre qui contribue à illustrer la thématique du reflet. On verra d’autres œuvres, sortant de cette thématique, mais intéressantes à observer, notamment pour ceux qui pratiquent le dessin ou la gravure.
Dans cette gravure sur bois, le travail de la lumière donne un résultat très contrasté avec une mise en évidence de l’espace. Un personnage qui marche, sur un sentier escarpé, on voit bien la gradation entre les gris, les noirs, des blancs qui font émerger une zone de lumière entourant le personnage, qui avance vers l’obscurité. Il y a progression de la lumière, différenciation de lumière.
Autre gravure sur bois : travail du contraste entre les blancs et les noirs pour mettre en évidence un visage.
Nez, barbe, yeux, cheveux, ne se distinguent pas bien au premier coup d’œil.
Il est axé sur le sens du détail et de la nature. Il obtient des résultats étonnants.
Retour au miroir sphérique, proposition récurrente chez Escher, qui vient de la Renaissance. Cela génère des ouvertures d’espaces qui sont autres, que l’on ne verrait pas sans ces miroirs ou autres objets faisant fonction. Dans cette gravure le plan 1 contient l’univers et le plan moins 1, la sphère, dans laquelle, on voit l’artiste au travail. Mais ont aperçoit aussi, clin d’œil à Van Eyck, un plan moins 2 à gauche : ouverture sur des fenêtres qui laissent voir un extérieur différent du plan 1. Et à droite une porte qui bien que fermée invite à imaginer encore un autre espace.
Fasciné par les mathématiques, il s’intéresse à toutes les perspectives avec une précision affolante. La linéaire dans un premier temps, puis, il l’associe à la perspective chromatique, avec les nuances de blancs, de gris et de noirs, quelques travaux en couleur, mais ce n’est pas sa préférence.
Ci contre, perspective cavalière ou d’objet, pour le bâtiment, qui nous envoie en plongée vers le sol. La perspective linéaire, lignes de fuite des berges, qui nous emmène vers le fond de la composition, renforcée par toutes les stries de la mer, symbolisée par un arc de cercle autour d’une tour. La perspective d’objet nous fait comprendre le volume architectural, mais n’est pas une perspective structurelle de la composition de l’espace.
Ci-dessous, la perspective linéaire structure la composition, elle nous mène tant vers le fond que vers le bas.
Escher est passé par une période surréaliste. Dans cette lithographie, on voit un intérieur, un meuble de toilette avec un miroir, des objets. Quand on regarde vite fait, on ne se rend compte de rien, mais à y regarder de plus près, on voit autre chose, il explose l’espace: plan 1, l’espace intérieur avec le meuble et dans le miroir, le plan -1 un espace complètement inventé. On pourrait voir aussi d’autres plans moins 2, 3, 4, … pour chaque ouvertures à gauche et au-dessus de l’arcade. Un espace improbable dans l’espace quelconque, Escher ne fait pas partie d’un mouvement artistique, mais, on parle ici d’une période surréaliste.
Autre œuvre : autre espace étrange, sur une table, un cendrier, un jeu de cartes, des livres posés verticalement de part et d’autre contre des murs qui se révèlent être des maisons avec des personnages.
D’autres œuvres proposent des constructions étranges, des motifs qui se transforment graduellement en formes autres et différentes, ce qui est vraiment sa marque de fabrique.
Ce pourquoi il est vraiment connu : «Blanc et Noir» des oiseaux volent dans un sens, mais aussi dans le sens opposé, les champs deviennent des oiseaux, modifications des formes et contrastes des noirs et blancs. Il en fera de nombreuses versions et variations. Ceux-ci témoignent de son intérêt pour les mathématiques.
Les oiseaux qui se transforment en poissons puis en bateaux, les oiseaux en chevaux, … des poissons en cubes, etc. Il joue à transformer des formes géométriques en d’autres formes, de manière progressive. Travail en bandeau le noir et le blanc construisent aussi les formes en alternance; une forme en blanc et une autre en noir, proposent des formes différentes.
Les objets sphériques le fascinent : reflet d’un objet en métal sur du verre le tout posé sur du papier, réalisation graphique extraordinaire, c’est toujours une gravure, on sent bien le rendu des matières.
Ici, 3 sphères, une opaque, une translucide, une miroir, dans laquelle il se reflète au travail.
Un Memento mori qui signifie « Souviens-toi que tu vas mourir », dont les symboles sont ; le crane, les tibias croisés et le chauve souris. Ici seul le crane apparait dans un reflet rétinien. D’autres reflets montre la dextérité dans la reproduction de l’œil. C’est une lithographie.
Ses constructions vont devenir de plus en plus compliquées. Ci-contre, pilier, arc, voute quadripartite ; sur un escalier, un personnage en train de discuter avec un autre personnage accoudé à une fenêtre. Un espace joint à un autre espace, qui semble être le même, mais vu d’un autre point de vue, et rassemblés par des éléments de construction : toiture, sol. Cette zone a été pensée, réfléchie, de manière à perturber notre compréhension. Comme s’il assemblait différentes parties d’une composition, selon des axes différente, il joue sur l’aspect multidimensionnel de l’espace.
Une des plus connues, on peut suivre des espèces de petits lézards sur des escaliers, on s’y perd entre les escaliers, certains éléments paraissent être convexe, ou concave, on essaie de suivre des chemins, qui semblent impossible à tenir dans la réalité.
Il y a des perspectives cavalières, perspectives d’objet. C’est truffé d’illusions d’optique. Au niveau des plans, la difficulté est de savoir où placer la vitre séparant les plans. Il construit sa composition en fonction des différents éléments architecturaux puis, il met en place des éléments de manière à nous contrarier, nous perdre, créer de la confusion, des éléments qui semblent incohérents. Il joue avec nos yeux, nos sens, notre esprit.
Une autre très connue : associer des éléments assez géométriques collés les uns aux autres, et les rendre vivants. Époque : 1930 1935
Une étoile en volume, avec ses différentes facettes qui reflètent tous les éléments qu’il y a autour.
Un petit château dans un paysage montagneux, les colonnes qui s’ancrent dans un espace, le haut qui arrive autre part, de manière illogique et pourtant, c’est bien équilibré, au premier abord, tout semble correct.
La fontaine d’eau, qui coule, circule dans un canal et revient de manière illogique dans un autre espace que le sol, où elle devrait tomber.
Influences : JJ Annaud, dans le film « Le Nom de la rose », avec la bibliothèque labyrinthique. L’auteur s’est complètement inspiré d’Escher. Dans «Harry Potter» aussi, avec les escaliers mobiles de la bibliothèque.
Plus rares, quelques constructions en couleur, extrêmement complexes, également.
Une autre forme récurrente : l’anneau de Moebius. Dans cet anneau, en forme de huit, il n’y a qu’une seule face, malgré qu’on en imagine deux.
LA PHOTOGRAPHIE
Discipline où le procédé technique constructeur de la conscientisation du travail de la lumière est essentiel. Nous allons voir deux photographes et en quoi ces 2 photographes exploitent le reflet de la lumière.
BRASSAÏ 1899 – 1984
Brassaï est né Gyula Halász en 1899 à Brassó, – Roumanie. Brassaï tire son pseudonyme de sa ville natale. Il étudie la sculpture et la peinture à l’Académie hongroise des beaux-arts et déménage en 1920 à Berlin.
Autoportrait
On constate que le travail de lumière est très important, c’est lui qui va mettre en évidence l’espace dans lequel Brassaï se trouve, mais aussi la matérialité de chacun des objets qui se trouvent autour de lui dans son atelier de photos.
En 1924, les photos de Brassaï lui amènent une renommée internationale. Il s’installe à Paris la même année, il travaille en tant que journaliste et rejoint le cercle des artistes et écrivains hongrois, qui lui font connaître toute la scène artistique parisienne.
La nuit, il se promène dans le quartier de Montparnasse et prend des photos des policiers, des cafés, des maisons de passe, de prostitués, balayeurs et autres personnages de la nuit, il regroupera ce travail dans son livre Paris de Nuit (1933)
Bien que Brassaï soit célèbre pour photographier les aspects graveleux, interlope de la ville, il témoigne aussi de la haute société à travers des photos de ballets, opéras et de portraits d’intellectuels.
Une première photo, une jeune femme vue de dos, dénudée, face à son miroir, miroir : moyen «magique» pour travailler sur le reflet et l’amplification de l’espace, quoiqu’ici, le but n’est pas vraiment d’amplifier, conscientiser cet espace. Cette représentation ne nous donne pas beaucoup de signification. La photo que BRASSAÎ fait est une photo « facile » qui ne présage rien de ce qu’il va faire par la suite.
Dans un hôtel de passes, rue Quincampois, 1932. Les choses viennent de se conclure et Mr est en train de se rhabiller, ainsi que la dame. Premier travail du reflet. Soyons sensible, dans l’angle, derrière l’armoire, l’espace est fermé. La seule « échappatoire » est le reflet grâce aux deux miroirs.
Question : complicité avec les personnages réels dans leur quotidien, où sont-ils des «acteurs;»
Avec un regard humaniste et bienveillant, il devient un ami de ces femmes, et elles savent que ce qu’il va montrer de leur métier n’est pas dévalorisant ni irrespectueux. Tout comme Toulouse-Lautrec, lorsqu’il fréquente lui aussi les cabarets et partage l’intimité des danseuses de cancan et les prostituées des maisons closes.
Chez Suzy
Une chambre, un couple allongé sur un lit, qui se câlinent. Il y a plusieurs miroirs, on est dans une mise en abîme. Plan 1 jusqu’au mur, un grand miroir, on remarque un fauteuil, un petit meuble. Plan -1 la scène du lit et derrière le lit, un autre miroir, qui reflète le premier miroir, etc. C’est une mise en abîme étrange. Multiplication de la scène à l’infini, au moins 3 fois. On distingue de moins en moins bien au fur et à mesure qu’on suit les plans. Brassaï, a eu l’intelligence de ne pas apparaître dans les miroirs.
Le 1er rôle de la lumière est de montrer la matérialité des choses, des textures des objets, ensuite de conscientiser l’espace, ici, Brassaï va plus loin il éclate tout-à-fait la compréhension de l’espace et dans cette répétition il évoque la répétions des passes que ces femmes enchainent sur une nuit.
Bal Musette des quatre saisons
Un des éléments que la photographie va innover, c’est le cadrage qui va permettre de sortir des traditions de composition (centré, en triangle, etc).
Ici, il exploite un vide par rapport à 1 des personnages, en coupant le bras de la dame, qui se trouve en face d’un trio de personnes. Photo prise en plongée, légèrement de biais, il aurait pu descendre plus bas. Il adopte ce cadrage pour nous plonger dans cet espace, qui prend de l’amplitude, une ouverture, avec le miroir à l’arrière. Et à chaque fois qu’un miroir est dans le plan 1 de manière évidente il nous emporte dans un autre espace. Ce miroir dès lors, prend beaucoup d’importance.
Finalement ? Quel est le sujet ? Il y a 3 personnages, le 4 ème est coupé. À l’époque, les moyens de prises de photos étaient limités, le coût des pellicules, leur développement en aval, l’artiste devait réfléchir, et vite, sentir quelle composition sera intéressante et illustrera son propos.
Dans cette photo, le sujet est ce groupe d’amis qui passent un bon moment dans un bar, La composition classique, serait de prendre tout le monde, de se reculer de la scène, de bien se positionner. Ici, il nous donne le moyen de ressentir le moment de manière originale, décentrée, décalée. Il montre la fin de la soirée. De cette façon, on les voit tous de face, il privilégie les liens de communication entre eux, il nous montre le visage de tous, il les humanise tous. Il montre la dynamique entre les personnes.
Travaillant la nuit, il se promène à Paris, il photographie les rues, les pavés, le Paris de la nuit.
Florence HENRI 1893-1982
Elle perd ses parents tôt, elle est envoyée à Rome pour rejoindre sa famille, assez aisée, en contact avec le milieu culturel.
Le mouvement prégnant à cette époque est le futurisme qui est parallèle au Cubisme en France. Mouvement qui met en évidence la dynamique, le mouvement, la société qui change (nouvelles technologies, changements politiques). Les artistes futuristes vont travailler le sujet déconstruit en formes géométriques, les multiplier, comme les cubistes, sauf que ces derniers utiliseront une palette chromatique très limitée, par souci de simplicité de compréhension. Par contre, les futuristes vont, pour amplifier cette notion de dynamisme utiliser une large palette de couleurs.
HA : Ce mouvement va être récupéré par le fascisme, ce qui lui sera néfaste et il sera considéré comme un art de propagande fasciste.
Florence est touchée par ce futurisme, le cubisme, le constructivisme mouvement émergent en Russie, au moment de la révolution, qui va proposer des compositions abstraites, géométriques, très radicales, le suprématisme, c’est Malevitch (carré blanc sur fond blanc), ce sera considéré, à l’époque, comme la mort de la peinture, c’est assez révolutionnaire et radical.
Très sensibilisée par ces mouvements. Elle va réfléchir à ses compositions et va déconstruire ses sujets. Ses proposition ne sont pas classiques.
Elle va à l’école du Bauhaus en Allemagne, école fondamentale pour la pensée artistique dans les années 1925 1930, qui prône une approche pluridisciplinaire à ses étudiant.e.s.
Ce qui affine sa polyvalence et, après la peinture, elle commence la photographie en 1927.
Deux ou trois ans plus tard, elle ira à Paris puis retournera aux États-Unis. Le Bauhaus va ensuite fermer car cette école va être considérée comme produisant un «art dégénéré» par le mouvement politique nazi.
Beaucoup d’artistes du Bauhaus quitteront l’Allemagne pour les Etats-Unis, ils vont influencer l’art américain avec leurs visions spécifiques européennes. Un exemple parmi tant d’autres, Ludwig Mies Van der Rohe, architecte, un des professeurs du Bauhaus, il va mettre au point le concept du building.
Des autoportraits que Florence Henri fait celui-ci est le plus connu. Champ artistique énorme, la photographie offre des multiples aussi intéressants qu’en peinture. Florence est dans une démarche épurée, presque du minimalisme, elle utilise le reflet pour s’illustrer dans un autoportrait où la partie la plus importante de la composition est dans un plan -1 ce qu’il y a dans le reflet, c’est son autoportrait, comme Escher le faisait dans sa sphère. Il y a une réflexion sur l’utilisation d’éléments les plus simples et les moins nombreux possibles. Pas d’encombrement dans la composition.
Autre autoportrait : elle garde l’idée de son autoportrait dans le plan -1.
Portrait en quinconce dans le miroir, avec un jeu de lumière pour comprendre l’espace dans lequel on est. C’est étrange d’utiliser cette surface là comme surface essentielle de composition, mais cela va faire partie de sa marque de fabrique.
Encore un autoportrait, Florence Henri est photographe, mais on sent derrière une expertise de peintre, et l’aspect graphique et le dessin sont très présents dans ses photographies. On commence ici à être embêté avec les plans, on comprend moins bien les plans et les espaces, dû à la multiplication de miroirs.
Portrait de quelqu’un d’autre, elle nous emmène dans des espaces compliqués à comprendre.
Les compositions abstraites : tout ce qui vise à l’abstraction la séduit. Elle fait des compositions abstraites, qu’elle numérote, utilise des reflets, nous perturbe, où est la surface plane ? On ne sait pas bien où sont les plans -1, 1, cela commence où, cela finit où ?
Une autre un peu plus facile à décrypter, toujours dans 2 miroirs, 1 horizontal, 1 vertical, la sphère brillante qui reflète ce qui se passe à droite. Des natures mortes, des miroirs multiples, des objets coupés, des espaces qui sont à l’extérieur, etc. En termes de réflexion c’est très intéressant, avec peu d’éléments, recherche à l’infini, des séries, des natures mortes. C’est hyper moderne pour 1929.
Autre chose : nous sommes à l’intérieur d’une pièce vitrée, dont 2 parties sont ouvertes, donnant un accès visuel à un bâtiment en face, dans la pièce, elle a positionné un miroir qui donne accès à une autre fenêtre, ouverte, qui donne à voir encore un autre bâtiment. C’est impressionnant, on se demande où l’on est. Cela pose question et invite à la discussion.
Elle va travailler aussi des photomontages, elle va associer des clichés multiples.
Paula REGO 1935 – 2022
Artiste peintre, née en 1935 à Lisbonne. Après une première formation au Portugal, elle la poursuit en Grande-Bretagne, à la Slade School, de 1952 à 1956. Après une période où elle vit alternativement dans les deux pays, elle s’établit définitivement à Londres à partir de 1974, pour des raisons familiales, mais aussi parce que c’est dans cette ville que son œuvre a commencé. En 1962, elle y expose avec le London Group, puis à l’Institute of Contemporary Arts en 1965. Elle y est progressivement reconnue par les institutions muséales britanniques et a même été faite Dame of the British Empire, titre éminemment honorifique.
Technique : de l’acrylique, du pastel ou de l’aquarelle, sur des papiers de grand format mais aussi de la gravure à l’aquatinte et à l’eau-forte sur de plus petites feuilles. L’art de Paula Rego est souvent considéré comme scandaleux, chargé de sous-entendus sexuels, irrespectueux de toute décence, crûment satirique, elle ne laisse pas indifférent.
« Les danseuses autruches», elle fait référence à «Fantasia» de Disney.
Loin des danseuses de Degas et des stéréotypes, qui tournent autour de la danseuse en tutu rose, gracieuses, féminines.
Les positions, les physiques des danseuses Rego ne sont pas représentatives de la danseuse classique. Elles ont des corps musclés comme des camionneurs, des tutus noirs, des positions disgracieuses, on dirait qu’elles évoluent dans un monde de brutes, une jungle, un ring de boxe. Cela perturbe, quoique les coulisses du monde de la danse doivent être sombres et cruelles, c’est un monde de compétition. Elle bouscule les codes.
« La famille» image du monde de Paula Rego, qui illustre des horreurs, a une pratique du dessins éblouissante.
Autoportrait avec Lila 2004, dans le plan 1 : Paula Rego à cheval sur une chaise avec derrière elle une psychée dans le reflet de celle-ci un plan -1 qui montre Lila tenant un miroir plan moins3 de manière à voir le visage de Paula Rego. Mise en abîme complexe, intéressante, reflets sur la peau, les jambes, la peau, les mains. Elle joue avec la lumière pour mettre son corps en évidence. Derrière le miroir, il y a quelque chose dont on ne comprend pas ce que c’est. Un rideau, une ouverture, un mur ?
Elle utilise l’art pour exprimer son point de vue sur l’histoire avec un grand H, l’histoire sociale, son histoire personnelle difficile, dit des choses sur la société actuelle, et entre autres, dénonce la position peu envieuse des femmes dans son pays d’origine.
La série Abortion, 1998-1999, dont on voit ici une partie est considérée comme ayant influencé le deuxième référendum du Portugal sur la légalisation de l’avortement.