L’histoire commence au quatrième millénaire avant JC, au sud de la Mésopotamie. Plusieurs villes se développent : c’est l’époque de Sumer. La population sumérienne vient sans doute du golfe persique et s’installe dans la plaine où se rejoignent le Tigre et l’Euphrate, là où résidait avant eux une population sémite. Les Sémites sont les peuples du Proche et Moyen-Orient qui parlent une langue sémitique : l’akkadien, l’araméen, l’hébreu, l’arabe.
La prospérité des habitants de la Mésopotamie repose sur l’agriculture irriguée. Les villes permettent une nouvelle organisation dans laquelle les métiers se spécialisent. Chacun n’est plus obligé de produire sa propre nourriture, certains deviennent artisans, d’autres scribes…
Les Sumériens inventent la première écriture. Ils écrivent en cunéiforme sur des tablettes d’argile dont une partie nous est parvenue : il y en a des dizaines de milliers, de quoi donner du travail aux doctorants pendant plusieurs siècles !
Tablette administrative
Epaisseur 2,2 cm, hauteur 8,7 cm, largeur 9,2 cm, poids 163 g, musée du Louvre.
Contrat en langue sumérienne, vers 2600 – 2500 avant notre ère.
La langue sumérienne ne s’apparente à aucun groupe linguistique, elle n’est ni sémitique, ni indo-européenne. Le sumérien est resté connu des élites et en usage dans les cérémonies religieuses bien après qu’il ait été supplanté par l’akkadien, langue sémitique. Les archéologues ont mis au jour des tablettes bilingues et des listes de vocabulaire, ce qui permet aux linguistes de comprendre le sumérien et d’en traduire les écrits.
Tablette de l’époque néo-babylonienne (604 – 539 avant notre ère) : liste de mots traduits du sumérien à l’akkadien, vocabulaire des pierres et objets en pierre.
Longueur 17 cm, largeur 7 cm, épaisseur 2,5 cm. Argile incisée, provenance : Uruk, musée du Louvre.
Cette tablette fait partie d’un ensemble encyclopédique en 24 volumes qui répertorie les connaissances sur la nature et la civilisation.
La pierre de Rosette, stèle du deuxième siècle avant notre ère, est rédigée en deux langues (grec et égyptien) et trois écritures (grec, démotique et hiéroglyphes). Son texte est celui d’un décret de Ptolémée V, promulgué en 196 avant notre ère. Elle a permis à Champollion de décrypter les hiéroglyphes.
Le déchiffrement du cunéiforme fut plus long, il a été initié par l’étude de monuments de Persépolis avec des inscriptions trilingues. L’ancien persan utilisait l’écriture cunéiforme et c’est à partir de cette langue qu’on a pu les lire. Les autres langues utilisant cette écriture ont ensuite pu être déchiffrées.
La Mésopotamie est le berceau des mathématiques et de l’astronomie. Les observations des cycles de la lune et du soleil ont donné un calendrier luni-solaire. De nombreuses tablettes mathématiques montrent un système sexagésimal. Lorsqu’on arrive à 60, on a une nouvelle unité. Voilà pourquoi soixante secondes font une minutes et 60 minutes font une heure. Si nous divisons le cercle en 360°, c’est grâce à cette même base de calcul. Les scribes recevaient une importante formation mathématique et étaient capables d’effectuer des additions, des multiplication, des carrés…
Chaque signe a sa signification : un clou désigne l’unité, le chevron marque la dizaine. On multiplie les clous jusqu’à 9, les chevrons jusqu’à 5. Ce système permet d’écrire jusqu’à 59. Soixante est une nouvelle unité.
Table de conversion des inverses pour la résolution des fractions. Uruk, vers 3000 avant notre ère, Musée du Louvre.
On connaissait déjà les échanges commerciaux entre deux nations, les Sumériens et les Akkadiens vont développer une nouvelle forme de commerce international. Ils achètent des biens venus de la vallée de l’Indus (au sud-est de leur territoire) et les revendent au nord-ouest en Anatolie (Turquie), et plus tard aux Phéniciens qui pourront les transporter dans toute la Méditerranée.
Pour sceller les envoi, certifier la validité d’un contrat, les Sumériens ont inventé le sceau-cylindre. Un petit cylindre de terre cuite ou de pierre gravée est roulée dans de l’argile fraiche. Cette marque peut se retrouver sur les biens transportés ou sur l’argile entourant des tablettes cuites contenant du courrier, de la comptabilité, des contrats…
Djemdet-Nasr, vers 3100 – 2900 avant notre ère. Marbre gravé. Hauteur 5,2 cm diamètre 3,5 cm. Musée du Louvre.
Sceau-cylindre surmonté d’un petit bœuf couché. Le dessin du cylindre illustre un troupeau autour d’une étable sacrée surmontée d’une hampe.
La première période sumérienne est appelée « période d’Uruk » parce que c’est là que les premières découvertes ont permis d’établir une chronologie mais Uruk n’est qu’une des cités sumériennes. Chaque cité autonome est guidée par son ‘roi’ appelé « ensi » : prêtre, représentant de la divinité, responsable de la sécurité et de la justice comme de l’organisation de l’irrigation ou des travaux des champs, chef de guerre si nécessaire. Les terres alentour font partie du territoire de la ville. De nombreux conflits territoriaux sont attestés entre les cités.
Période d’Uruk, 3500 – 3100 avant notre ère.
La fonction royale est intimement liée à une fonction religieuse : le roi est aussi le grand prêtre.
Statuette en calcaire
Hauteur 29,2 cm, largeur 9,4 cm, épaisseur 6,3 cm. Musée du Louvre.
Le roi – prêtre est représenté nu, il porte sur la tête un bonnet ourlé, signe du pouvoir reçu de la divinité.
L’artisan ne se libère que très peu du volume de la pierre qu’il utilise, les bras sont collés au tronc, le cou ne se détache pas, il est couvert à l’avant par la barbe et rien ne l’indique à l’arrière. Le volume est plein, comme ce sera souvent le cas dans l’ensemble des sculptures mésopotamiennes. Le visage austère est détaillé de manière géométrique, la seule partie de l’anatomie clairement décrite est le sexe. De simples incisions marquent la séparation des jambes et la ligne des genoux. A l’arrière, les incisions se font un peu plus larges pour indiquer la séparation des bras du corps.
Période des dynasties archaïques : 2900 – 2340 avant notre ère
Chaque cité-État reste autonome et on note de nombreux conflits entre les cités bien que leur culture commune rayonne dans toute la région, bien au-delà de leur territoire.
Figurine masculine debout, albâtre rehaussé de pierre noire et coquillage pour les yeux.
Mésopotamie, fouilles d’Eshnunna (actuelle Asmar), vers 2900–2600 avant notre ère.
Cette figurine aux yeux écarquillés, au regard insistant et aux mains jointes a été retrouvée dans un temple avec onze autres. On pense que le groupe, enterré dans le cadre d’un rituel, représentait des dévots en prière perpétuelle devant leur dieu. La figurine est dotée de grands yeux formés d’incrustations de coquillages et de calcaire noir. La chevelure stylisée encadre une barbe rectangulaire, et toutes deux conservent des traces de la poix qui les recouvrait. (notice du MET)
L’artisan reste lié au volume de la pierre mais détache les bras du tronc, ce qui crée un vide. Le plein domine, mis en évidence par la lumière absorbée. La lumière absorbée sera celle qui sera le plus utilisée dans l’ensemble des productions que nous allons voir. Les cheveux et la barbe sont l’objet d’un travail soigné qui crée un jeu de lumière et d’ombre. Les grands yeux écarquillés sont typiques des statues d’orants, éblouis par leur rencontre avec la divinité.
Mari a été construite à l’abri des crues de l’Euphrate. Un canal l’alimente en eau.
Statue d’Ebih – Il (Ebih-il), dignitaire de haut rang, Mari, vers 2500 – 2340 avant notre ère.
Hauteur 52,5 cm, largeur 20,6 cm, profondeur 30 cm. Albâtre, coquillage, lapis lazuli, bitume. Musée du Louvre, Paris.
Le visage est souriant, avec de grands yeux écarquillés, le tour de l’œil est enduit de goudron, les yeux sont incrustés comme devaient l’être sans doute les sourcils et la barbe. Cela donne un regard vivant. La rondeur et les courbes font leur apparition. Le cou est bien détaché de la barbe qui est travaillée. Les bras, trop longs, sont détachés du corps, la taille est marquée, le vêtement fait de longues franges de laine de mouton couvre les jambes et en dissimule complètement les formes. Il est assis sur un tabouret de vannerie. Les volumes restent rigides. On voit apparaître du vide là où les bras se détachent du corps ainsi que derrière la barbe et sous le vêtement.
Inscription : « Statue d’Ebih-Il, l’Intendant, à Ishtar il l’a vouée. »
Troisième dynastie d’Ur, 2190 – 2000 avant notre ère.
Après une période de domination par les Akkadiens, les Sumériens reprennent le pouvoir sous forme d’un État qui administre l’ensemble de la région sumérienne à partir de la cité d’Ur. Il semble cependant que chaque ville garde la souveraineté sur son territoire.
Statuette assise de Gudéa, prince de Lagash. Diorite noire. Hauteur : 46 cm ; largeur : 33 cm, profondeur : 22,5 cm. Époque néo-sumérienne, site de Tello. Vers 2120 avant notre ère. Texte votif en sumérien, dédicace royale au dieu Ningishzida. Musée du Louvre.
On retrouve la position assise du priant, ainsi que les mains jointes. Le buste est drapé dans une étoffe et il porte un bonnet, signe royal, qui recouvre la tête. Les bras sont collés, il n’y a pas de vide si ce n’est sous le vêtement.
La lumière est absorbée mais le polissage de la pierre donne quelques reflets. Des jeux d’ombre et de lumière apparaissent dans le bonnet, les plis des vêtements , les doigts et les orteils. Ils rendent le texte lisible.
Le volume parallélépipédique de la pierre apparaît encore nettement, même s’il a fait l’objet d’un important dégagement à l’avant.
Statue de Gudéa en dolérite, tenant un vase d’où jaillissent deux fleuves. Hauteur 62 cm, largeur 25,6 cm, épaisseur 16 cm.
Gudea, prince de Lagash. Statue dite au « vase jaillissant » dédiée à la déesse Geshtinanna. Le prince est représenté debout, coiffé du bonnet à bord haut, vêtu d’une longue robe drapée laissant l’épaule droite découverte. Il tient un vase aux eaux poissonneuses. Notice du musée du Louvre
L’artisan reste lié au volume de la pierre, seul le coude droit se détache du corps. Un vide est créé sous le vêtement et laisse apparaître les pieds.
L’anatomie est cachée par le vêtement, sauf pour le bras droit dont les muscles sont détaillés de manière très convaincante. Les deux fleuves et les poissons sont traites en bas-relief. De dos, pratiquement rien ne permet de percevoir le corps sous le vêtement, si ce n’est la rondeur des fesses.
Clous de fondation
De nombreux clous portant des inscriptions de dédicace ont été découverts dans les murs des temples. Certains sont simplement en argile, portant des inscriptions en cunéiforme qui indiquent qui a fondé le temple et à qui il est dédié. D’autres, en métal fondu, sont de véritables petites sculptures au volume bien plus libre.
Clou de fondation en terre cuite provenant d’un temple de Girsu. Dédicace de Gudéa à Ningirsu. Vers 2120-2110.
Hauteur 11 cm, diamètre 6 cm, musée du Louvre.
Figurine de fondation d’Ur-Bau. Dieu enfonçant un clou. Cuivre, hauteur 29 cm, largeur 8,5 cm, épaisseur 13 cm. Vers 2130 avant notre ère, Girsu (Tello).
La tiare à cornes indique qu’il s’agit d’un dieu. Les bras sont détachés du corps, il y a un vide entre le personnage et le clou, de même qu’au niveau de la jambe gauche.
Cette plus grande liberté de forme est liée à la technique de la fonte à cire perdue. L’artisan réalise un modelage en cire auquel il ajoute, toujours en cire, des canaux de remplissage et des filaments d’évacuation. Le tout est recouvert de terre : une argile fine et liquide est posée très précisément sur la pièce, puis plusieurs couches de terre recouvrent l’ensemble qui est mis à chauffer. La terre qui a pris la forme de la pièce reste en place tandis que la cire fond et s’écoule par les évents d’évacuation. On peut alors verser le métal fondu qui va prendre la place de la cire. Il ne reste qu’à briser la terre pour sortir la pièce de métal dont il faudra retirer les canaux de remplissage.
Cette technique donne de la souplesse au travail des formes et permet à l’artisan de réaliser des pièces finement ciselées.
Photos extraites de https://www.youtube.com/watch?v=TTEEMbx5TRg. Teuta Osismi, Bronze antique, fonte à la cire perdue.
Clou de fondation hourrite, cuivre, vers 2200 – 2100 avant notre ère. Hauteur 12,2 cm, largeur 8,4 cm, épaisseur 8,2 cm. Musée du Louvre.
Les Hourrites résident au nord de la Mésopotamie.
Les artisans font preuve de plus de liberté lorsqu’ils travaillent le volume dans les pièces coulées. Ici, l’artisan a créé un vide dans la gueule du lion. La technique de la cire perdue permet de modeler la pièce de manière plus souple et les détails de chacune des surfaces peuvent être finement incisés.
Peu d’œuvres en ronde-bosse nous sont parvenues du deuxième millénaire. De nombreux sites n’ont pas encore été fouillés mais il semble que les artisans et leurs commanditaires aient privilégié les bas et moyens-reliefs.
Babylone à l’époque d’Hammurabi
Le code d’Hammurabi.
Stèle retrouvée à Suse où elle avait été déplacée au XIIe siècle avant notre ère. Hauteur 225 cm, largeur 79 cm, épaisseur 47 cm. Musée du Louvre.
Le relief sculpté représente Shamash, dieu solaire, assis, en face d’Hammurabi, roi de Babylone entre 1792 et 1750 avant notre ère. Le dieu tend le stylet pour graver le code et cautionne les décisions de justice qui y seront édictées.
Il s’agit de 282 articles qui abordent le droit pénal mais aussi le droit commercial (validité des contrats, gestion de conflits commerciaux) ou le droit de la famille (répudiation).
La formulation est casuistique, ce qui signifie que chaque article expose un cas. Dans notre droit, on définit des concepts, par exemple l’homicide qui peut être involontaire, volontaire (c’est alors un meurtre) ou prémédité (assassinat). Les peines encourues sont établies en fonction de ces concepts et les moyens de preuve sont définis par la loi. Le code d’Hammurabi ne conceptualise pas, il indique la peine pour chaque infraction exposée dans l’article.
« Si un architecte a construit pour un homme une maison mais n’a pas renforcé son travail, et la maison qu’il a construite s’est écroulée, et il a causé la mort du propriétaire de la maison, cet architecte sera tué. »
Assur est à cette époque une cité-État indépendante qui tire sa richesse du commerce : elle est sur la route qui relie l’Iran à la Basse Mésopotamie, la Syrie et l’Anatolie.
Figurine élamite du XIIe siècle avant notre ère : l’orant au chevreau.
Suse, temple d’Inshushinak. Musée du Louvre. Hauteur 7,5 cm, largeur 3,4 cm.
L’orant barbu et coiffé de manière complexe porte un chevreau. Il est debout, la main droite levée dans le geste habituel de la prière. La forme générale des bras est anguleuse, le bras droit forme un V, le bras gauche un L. Les muscles sont détaillés en courbes, le bras droit est détaché du tronc, l’avant-bras reste collé au bras, seule la main sort du volume de l’ensemble.
Éléments d’analyse esthétique : les procédés techniques.
Volume : parallélépipède rectangle. Il y a très peu de vide.
Ligne de direction : verticale.
Etat de surface : c’est de l’or coulé. La surface est lisse avec des gravures qui ont été réalisées en faisant de fines incisions dans la cire lors du moulage de la pièce.
Lumière : lumière absorbée et réfléchie. Les détails de la coiffe et du vêtement modifient les effets de lumière et provoquent des jeux d’ombre et de lumière.
Couleur : or.
A partir de la fin du IXe siècle avant notre ère, la puissance assyrienne s’étend à nouveau. Cette période néo-assyrienne donnera lieu à la construction de nombreux palais dont certains ont pu être fouillés. Par bonheur, les archéologues occidentaux ont pu ramener dans nos musées une partie des œuvres qu’ils y ont découvertes. Beaucoup de celles qui sont restées sur place ont été volontairement détruites par des extrémistes qui se revendiquent de l’Islam dont ils ont une vue très raccourcie. Leur volonté d’imposer leur vision de la religion islamique fait qu’ils refusent toute autre expression religieuse, même s’agissant d’une civilisation qui existait plus de 3000 ans avant l’Islam et qui constitue un des berceaux de l’humanité. Ce qu’ils considèrent comme des témoignages de l’idolâtrie doit être détruit. Les palais de Kalkhu à Nimrud ont été systématiquement détruits par les bombes et ensuite par les bulldozers, le tout sous les caméras pour faire l’objet de publications sur des sites internet de propagande. Les images satellites confirment l’ampleur des destructions de ce site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Pazuzu. Figurine en bronze. Hauteur 15 cm, largeur 8,6 cm, épaisseur 5,6 cm. Datation : époque néo-assyrienne, entre 911 et 604 avant notre ère. Musée du Louvre.
« Je suis Pazuzu, fils de Hampa, le roi des mauvais esprits de l’air qui sort violemment des montagnes en faisant rage, c’est moi. »
On y retrouve les vides déjà observés dans les pièces coulées. Remarquer la délicatesse des détails sur les ailes et ses mollets. La technique de la cire perdue permet une grande finesse dans le travail.
Assurnasirpal II ( roi de 883 à 859 avant notre ère ) fait de Nimrud sa capitale. De nombreux bas-reliefs ornent ses palais, les hauts reliefs prennent place aux portes des palais et de l’enceinte de la ville.
Mur d’enceinte de Kalkhu (Nimrud) avant sa destruction en 2015.
Lamassu, taureau androcéphale aux ailes d’aigle du palais Nord-Ouest de Nimrud.
British Museum
Statue d’Assurnasirpal II, néo-assyrien, 883-859 avant notre ère, Nimrud (ancienne Kalhu), nord de l’Irak, magnésite, 113 x 32 x 15 cm. British Museum.
Ce rare exemple de statue assyrienne en ronde-bosse a été placé dans le temple d’Ishtar Sharrat-niphi pour rappeler à la déesse Ishtar la piété du roi. Assurnasirpal tient dans sa main droite une faucille, du genre de celles que les dieux utilisent parfois pour combattre des monstres. La masse dans sa main gauche montre son autorité en tant que vice-régent du dieu suprême Assur. L’inscription cunéiforme sculptée sur sa poitrine proclame les titres et la généalogie du roi et mentionne son expédition vers l’ouest jusqu’à la mer Méditerranée. © The Trustees of the British Museum.
L’anatomie est très peu détaillée, couverte par le vêtement travaillé à la manière d’un bas-relief. L’ensemble reste lié à la forme du bloc de pierre utilisé par l’artisan. Seul le coude gauche se détache un peu du volume.
Sargon II règne sur l’empire néo-assyrien entre 721 et 705 avant notre ère.
Il a construit la ville de Dur Sharukin, à côté du village actuel de Khorsabad près de Mossoul en Iraq, avec un imposant palais, des palais secondaires et des temples. L’inauguration a eu lieu en 707 avant notre ère.
Lamassu, taureau androcéphale ailé.
Porte de la ville, Khorsabad. Haut-relief d’albâtre gypseux. Poids : 30 tonnes, hauteur : 420 cm, longueur : 430 cm, épaisseur 97 cm. Musée du Louvre.
Un Lamassu est un génie protecteur. On le représente aux portes des lieux à protéger.
La position des pattes arrières donne une impression de mouvement.
Statue du temple de Nabu, Khorsabad, musée de l’Institut Oriental de Chicago. Divinité protectrice au vase jaillissant d’où s’écoulent quatre fleuves. Hauteur 1,50 m, base 43 sur 34 cm.
Conclusion
Si les bas-reliefs dominent largement la sphère de la sculpture mésopotamienne, nous avons vu que la 3D représentait également un mode d’expression artistique à travers les différentes époques.
Lorsqu’il s’agit d’œuvres en pierre, les volumes sont pleins et relativement rigides, les vides sont très peu présents. Dans la dernière période assyrienne, la volonté de donner du mouvement apparaît.
Dans les pièces en métal, il y a plus de liberté et plus de détails grâce à la technique de la cire perdue qui offre plus d’aisance et de facilité puisque l’artisan n’est pas confronté à la rigidité et à la dureté de la matière.
Cet article a été construit par Françoise PERCY, assyriologue.
Quelle en soit remerciée.