Barbara CHASE RIBOUD
Née en 1939 à Philadelphie

Quand un nœud est dénoué, un dieu est libéré.

Du 17 septembre 2024 au 13 janvier 2025, huit musées et institutions parisiennes exposent Barbara Chase-Riboud. Divorcée du photographe français Marc Riboud, elle en a gardé le nom.

Issue d’une famille modeste, elle suit des cours d’art dès ses 7 ans. Elle dessine un peu mais ce qu’elle préfère, c’est la 3D.
A 16 ans, elle remporte le concours du magazine Seventeen, destiné  aux adolescentes,  le MOMA achète l’œuvre produite pour ce concours ce qui montre qu’elle a très vite été remarquée.
En 1957, après des études universitaires d’art, elle devient la première femme noire architecte aux USA. Ce qui est tout de même exceptionnel. Elle n’a jamais travaillé dans ce domaine, elle dit ne pas avoir l’esprit mathématique.

Barbara 1973 Photo Marc Riboud

Au début elle faisait ceci :

Adam et Eve 1958

Le couple 1963

Photo de voyage avec un ensemble de cordes

Elle voyage en Italie, en Égypte, en Grèce, en Turquie, en Chine, seule. Ces périples nourrissent un imaginaire déjà marqué par la sculpture classique et par le baroque (formation classique) et l’ouvrent à une histoire de la sculpture non occidentale. En Italie, elle travaille à Rome, aux studios de cinéma de Cinecittà, notamment à la conception de décors de péplums.

Lors de ses pérégrinations, elle a rencontré Robert Rauschenberg, Cy Twombly, Mimmo Rotella.

En parallèle, elle commence à travailler pour son compte personnel, avec la fonderie Bonvicini à Vérone où elle travaille de gros formats en métal. Ce n’est pas de la pratique de sculpture simple, elle se confronte à des techniques ancestrales, avec des principes de la Renaissance, même si elles sont adaptées aux techniques plus récentes.
Elle écrit aussi et trouve ainsi un équilibre économique, ses publications littéraires ont un succès qui lui assure des revenus confortables tant qu’elle ne vend pas encore assez de sculptures pour en vivre. Mais ces deux pratiques sont pour elle différentes, quand elle écrit, elle ne sculpte pas et vice-versa.
Ses romans  racontent la vie de femmes noires aux USA, » La virginienne » celle de la maîtresse du Président  Jefferson  livre qui a eu un succès mondial, retentissant. Ce qu’elle y raconte a été longtemps réfuté par certains milieux américains blancs jusqu’au jour où le magazine Nature publie un article avec preuves ADN à l’appui.

Elle est essentiellement exposée aux USA mais le Centre National des Arts Plastiques en France détient 4 de ses œuvres.
Vivant en France et écrivant sur les États-Unis, elle dit :

« Les gens me demandent, par exemple, comment je peux vivre dans un pays et écrire sur un autre, je pense au contraire que c’est la distance qui donne la perspective.
Et la perspective est l’un des cadeaux les plus précieux qu’un artiste puisse espérer.
C’est l’universalité, la vue d’ensemble qui permet la vraie créativité et l’invention en n’ayant pas à s’expliquer sans cesse».

Elle dit : «La mémoire, c’est tout »

Golden colum

L’aspect hybride de ses sculptures associant bronze, cordes avec des nœuds, vient quand elle aborde une forme d’abstraction. Elle a révélé que Sheila Hicks artiste américaine qui fut une de ses compagnes de classe lui a conseillé d’associer la laine et le fil à ses formes métalliques.  En associant du métal, dur, raide avec des cordes en coton, soie c’est à dire fluide, souple elle crée du contraste. Elle propose de nouvelles voies dans la sculpture, associant le bronze dur mais plissé comme du tissu, à la souplesse et la fluidité de la soie et la laine qui portent en servant de socle. Elle crée des œuvres où apparait une forme, à la fois humaine et abstraite. De temps en temps, on ressent une espèce de corporalité et une référence tellement forte à l’histoire, qu’on y imagine presque des individus à l’intérieur.

Elle dit de son travail :

« … c’est une recherche poétique, un mélange d’histoire et d’archéologie et de mouvement matériel ».

Alors que beaucoup d’artistes ne veulent plus de ce  » beau esthétique »,  elle le recherche dans ce mouvement matériel associé à l’histoire et à la mémoire. On le voit bien ici, recherche d’esthétisme dans la ligne, la forme, le volume.

La soie, le fil donnent du mouvement pour contrebalancer la massivité du volume du métal et la combinaison donne un aspect visuel où c’est la soie qui porte le métal. Dans la société et la culture dominante où Barbara Chase Riboud entame l’élaboration de son œuvre, les normes de genre sont présentes. On pourrait faire un parallèle avec le masculin qui est dur, solide,  et, le féminin qui est doux, souple et en tirer des conclusions. 

RAPPEL:  attention à la photographie : certaines photos amplifient l’effet esthétisant d’une œuvre, modifiant la perception que l’on a d’elle. D’une photo à l’autre, on ne perçoit pas les mêmes effets.

The Albinos – 1972

The Albinos

The albinos est également le titre d’un poème de l’artiste, cette œuvre est parfois présentée avec les deux bras pendu au plafond et s’intitule alors All that rises must converge / Black et fait référence à une nouvelle de l’écrivain Flannery O’Connor qui parle de race et de classe. Imposante elle prend alors une forte emprise sur l’espace.

Bather – entre 1969 et 1972

Bather wall – 1967/1972

Volume en forme de parallélépipède rectangle formé d’éléments parallélépipédiques en aluminium et parcouru de cordes, exposé de différentes manières : au sol ou accroché au mur.

Métal Mondrian – 1967

Métal Mondrian 1967, référence à Mondrian. On est dans l’abstraction.

Dessin préparatoire

La sculpture est montée sur un support en acier qu’elle camoufle par les fils de soie, de laine pour aller vers un résultat surréaliste.

Dessin préparatoire

Bronze

Obélisque noire 2007

MALCOM X

Malcolm X #2, 1969 Bronze and wool, 92 x 42 ½ x 24

Malcom x # 3 – 1969

Malcom x #11

Malcom x #13 2008

De gauche à droite : Malcolm X #16 , 2016, bronze patiné, soie, laine, coton poli, fibres synthétiques, acier, 92 × 32 × 30″. Malcolm X #19 , 2017, bronze patiné, soie, laine, coton poli, fibres synthétiques, acier, 88 1⁄4 × 32 × 22″. Tous deux de la série « Malcolm X », 1967–201

Hommage à Malcom X – commencée en 1968, elle en est à la version 19.
Malcom X, personnalité importante dans l’histoire de la lutte pour l’obtention des droits civiques pour les personnes afro descendantes des États-Unis.

« C’est bien un hommage et non une série « sur » Malcom X ».

Ces stèles sont plus en lien avec toutes les idées qui émergent du concept « Malcom X », que sur la mémoire même de l’individu ; c’est un travail sur ce qu’il dégage, ce qu’il a provoqué et les conséquences dans l’histoire américaine.

Version 3 : c’est complètement abstrait, mais on dirait qu’il y a quelqu’un à l’intérieur des cordes, c’est une personnalisation mais pas claire du tout.

Version 16 (2016) : Cette série a provoqué des débats violents aux USA sur « l’Art noir ».

« Il n’y a pas d’art noir, il y a des artistes qui sont noirs et qui font de l’art »

La couleur de peau n’a rien à voir avec le fait que l’on produise ou pas de l’art, ni que l’on soit homme ou femme.

Golden colum ou L’or de Zanzibar (2m) ; Des éléments fluides et mous comme socle, comment tiennent-ils cette partie lourde et raide ? Le léger porte le lourd, le fluide porte le massif rigide. Le paradoxe est présent. Elle cache la manière, le fonctionnement de la structure. Beaucoup de sculptures sont contre un mur, comme un tableau, sont-elles accrochées ? Non elles sont posées au sol. On peut tourner autour de certaines d’entre elles.

Zanzibar/Black, 1976, bronze with black patina, silk and wool over a steel armature, 82 × 30 × 27 in. (208.3 × 76.2 × 68.6 cm), Smithsonian American Art Museum.

Hommage à Gustave Courbet – 1967 – 73x76x14

Hommage à Gustave Courbet  et à L’origine du Monde qui choque encore de nos jours !

Time Womb – 1967

Elle montre également toute la mémoire féminine, les références qu’elle a et qu’elle ne nie pas.
Le temps de l’utérus : un triangle de métal, de la laine, une corde qui en sort et pend vers le sol.

Confession pour moi même – 1972

De nouveaux, ces grands nœuds, le travail d’antithèses « fluidité – rigidité ». Ici, un bronze noir avec des reflets, et les cordes du dessous qui absorbent complétement la lumière.

Influence de l’histoire de l’art ou une passion pour l’Egypte née lors de son travail sur les grands péplums hollywoodiens. Elle est fascinée par Cléopâtre. Elle a aussi voyagé en Chine ou elle a vu les linceuls de jades.  et comme nous l’avons dit plus haut elle s’est laissée imprégner par les cultures non occidentales.

Linceul de jade du roi chu. dynastie des Han entre 207 et 9 avant JC

Manteau de Cléopâtre – 1973

Manteau de Cléopâtre

Barbara Chase-Riboud, Cleopatra’s Chair, 1984. Plaques en bronze moulé multicolores sur chêne, 39,4 X 49,5 X 43,25 pouces.

La robe de mariage de Cléopâtre – 2003

Détail du manteau de Cléopâtre

Qu’elle représente le trône de Cléopâtre, le manteau ou la robe de mariage de Cléopâtre elle travaille dans la monumentalité. Elle cherche d’autres influences ailleurs qu’en Europe, soit en Chine, en Afrique. Elle s’échappe de notre art occidental qui pendant des siècles resta sous le dictat de la Renaissance.

Organe de Mao – 2007Mao’s Organ, 2007, présenté au musée Guimet, a été réalisé après le dernier voyage de l’artiste en Chine en avril 2007. Sa composition rappelle ses observations sur les bouddhas couchés, qu’elle décrit comme « des motifs magnifiquement calculés de plis plats qui se chevauchent, incisés comme des dessins plutôt que sculptés comme des sculptures ».

dans la province du Gansu, le temple du Grand Bouddha

Elle fait aussi une série d’hommage à la musique, elle fait trois sculptures titrées Joséphine en hommage à Joséphine Baker.

Musica Josephine Baker – 2007

Cette fois les cordes ne sont pas dans le volume en métal mais pendent gracieusement à l’écart symbolisant le mouvement de cette artiste chanteuse et danseuse qu’elle aimait beaucoup.

Africa Rising (1998), hommage à Sarah Baartman.

Africa Rising (1998), hommage à Sarah Baartman.

Africa Rising 1989 – 469.9 x 259.1 x 132.1 cm

La plus grande sculpture de Barbara Chase-Riboud, mesure plus de cinq mètres de haut et se trouve au 290 Broadway, à New York, à l’entrée du Ted Weiss Federal Building. Bronze, pas de soie, ni de laine, hommage à l’histoire de Sarah Baartman.

Née en 1789, Sarahe Baartman était un « spécimen » les particularités morphologiques de son peuple, les Khoïsans, d’Afrique du Sud. Le postérieur est imposant et les organes génitaux sont protubérants. Un médecin de la marine anglais la persuada de partir avec lui en Europe, de voir du pays et d’y montrer son corps. À 16 ans, elle est montrée dans une cage aux visiteurs en Angleterre puis en France. Elle finit prostituée et meurt dans la misère à 26 ans.

Un scientifique du Muséum d’histoire naturelle récupéra son corps. Il en fit un moulage avant de le disséquer, conservant son squelette, ses organes génitaux et son cerveau, qui ont été exposés au Musée de l’homme jusqu’en 1974. Ses restes ont ensuite été relégués dans les caves. Entre-temps, elle avait gagné un surnom poétique, la « Vénus hottentote ». Hottentote est l’ancien nom donné aux Khoï-Khoï et aux Sans, deux groupes ethniques parmi les plus anciens d’Afrique australe.

Une association des Khoïsans a commencé à se soucier du sort qu’on a réservé à Sarah Baartman et à militer pour son retour. Une demande officielle de restitution a été faite auprès de Paris. Les lenteurs françaises ont exaspéré les Khoïsans, qui dénoncèrent les « vestiges du colonialisme ». Ce n’est qu’en février qu’à l’unanimité, l’Assemblée nationale et le Sénat ont voté la restitution. En 2022 ses obsèques ont eu lieu en Afrique du sud dans sa région natale.

https://memoire-esclavage.org/biographies/sarah-baartman

En guise de première conclusion:

Quant à Barbara Chase Riboud elle dit : « Personne ne peux expliquer comment la créativité émerge, tu ne sais pas ce qui va arriver dans une minute, une heure, un mois,… la seule chose que tu peux faire c’est te préparer pour le pire et le meilleur. Tu vas échouer ou faire le meilleur »

Les femmes sont majoritaires dans les écoles d’art, mais elles ne sont que 20% à 30% des promues dans les prix artistiques.

En 2021, elle a reçu le prix AWARE, association fondée par Camille Morineau en 2014, située à Paris, qui a pour objet de réhabiliter les artistes femmes sous-représentées dans l’histoire de l’art, les ouvrages d’art, les expositions et les collections de musées.

ANALYSE ESTHETIQUE

Bather – entre 1969 et 1972

Bather wall – 1967/1972 – 2mX1m80

I LES IMPRESSIONS GENERALES

Curieux, craintif, coincé, étonné, claustrophobe, ému, agressé, écrasé, interrogatif, enraciné
Sévère : incorrect car descriptif, c’est sévère parce que je me sens… Intimidé,
Ébloui : incorrect car ce n’est pas une émotion mais un résultat physiologique, c’est le métal qui nous éblouit.
Mal à l’aise : incorrect, car trop général, il vaut mieux : perplexe

II LES PROCEDES TECHNIQUES

1 LE VOLUME

Définir un contenant qui envelopperait l’œuvre au plus près des ses limites.

Ce n’est pas une ronde bosse. C’est plutôt un bas-relief, l’œuvre est accrochée au mur ou posée au sol de forme rectangulaire.

RAPPEL : bas-relief, moyen-relief, haut-relief, en fonction du décrochage de l’œuvre par rapport au support.
Ici on peut parler de « hors-cadre » du bas-relief car un élément en corde pend vers le sol.

Le plein / le vide : Les deux : Plein dans le support en aluminium, dans les cordes, entre les nœuds il y a des vides mais majoritairement des pleins.

2 LIGNES DE DIRECTION

Une ou plusieurs, hiérarchiser : verticales et horizontales, la dominante est horizontale (longueurs des horizontales mises bout à bout). Même si on peut considérer qu’il y a équilibre.
Il y a aussi des courbes, dans l’expressivité du volume plein des nœuds. Il faut en parler.

3 ETAT DE SURFACE

Cela dépendra des matériaux utilisés :  Aspect rugueux à doux de la corde (différentes matières (coton, soie, laine = différentes sensations). Cabossé, en relief, lisse, froid, polissage de la surface métallique.

4 LA LUMIERE

En 3D il y a trois aspects techniques de la lumière:

  • La lumière est absorbée : présente quand on voit les formes et les différents états de la matières utilisée par l’artiste.
  • La lumière est réfléchie : quand la lumière est renvoyée pour diverses raisons; trop de lumière sur une surface polie, blanche, ou autres qui nous prive de la vision exacte de cette surface.
  • La lumière fait des jeux d’ombre et de lumière : quand la lumière est absorbée et parfois se perd dans les plis et replis de la surface. Il est important de toujours être certain que l’on analyse la lumière sur l’œuvre choisie et non pas la lumière choisie par le photographe.

c’est différent en 3D par rapport à la 2D, rappel, en 2D on se préoccupe de savoir si la situation est possible, d’où vient la lumière, ses caractéristiques techniques, homogène ou contrastée.

Réfléchie : la surface est polie donc il y a reflet, la lumière percute la surface et revient.
Absorbée : c’est fondamental car si on voit la couleur, la matérialité de la surface, c’est que c’est absorbé (exemple : volume des nœuds que l’on conscientise bien).
Ombres et lumière : des lignes beaucoup plus sombres dans le travail de relief, il y a de l’ombre à l’intérieur.
On dirait que les rectangles d’aluminium sont issus d’un même moule. Dans l’affirmative, on peut parler d’un principe mis au point par Brancusi : la « série » ou le « module ». L’artiste ferait ici référence à la mémoire, en rappelant ce grand sculpteur Brancusi qui a marqué l’histoire de l’art.
Peut-être a-t-elle utilisé le principe du module pour former les éléments en aluminium.

5 LA COULEUR

EN 3D la couleur est souvent celle du matériau utilisé, mais, dans l’art contemporain les artistes ont introduit la couleur on peut alors utiliser le procédé de la 2D.

Le cercle chromatique, le noir / le blanc.

Argenté (aluminium), marron-taupe des cordes, travail de couleur plutôt sobre.

Contrastes : Les couleurs sont contrastées. Son intention n’a pas été d’utiliser la couleur comme procédé technique important

Aspects émotionnels : triste, calme, 

6 L’ENVIRONNEMENT

L’intégration dans l’espace : l’espace a-t-il de l’impact sur le fonctionnement de la sculpture ? Rappelons qu’elle est présentée au mur, mais aussi au sol. Quelle différence ? Les cordes (se présentant verticalement ou horizontalement) auront une vie autre si l’œuvre est placée au sol ou au mur. Cela change la perception de la sculpture. Les cordes ne fonctionnent pas de la même manière. Pour elle, la corde amène de la fluidité, du mouvement, de la vie. L’espace a bien un impact sur la sculpture.

III LES EFFETS RECHERCHES

Construction d’un effet recherché

LE VOLUME

  • Perplexe devant ce volume qui semble évident  alors que les amas de cordes en perturbent la géométrie.

LA, LES LIGNES

  • Enraciné par les courbes des cordes qui s’amoncellent au sol et ressemble à la base d’un arbre.
  • Je me sens interrogatif par les lignes de direction verticales et horizontales offrant un côté spirituel témoin de la richesse culturelle de l’artiste.

ETAT DE SURFACE

  • Effrayé par l’aspect rugueux de la corde au sol qui pourrait devenir un serpent agressif.

LA LUMIERE

  • Agressée par la lumière réfléchie des carrés de métal, je n’ai pas envie de m’approcher de ce mur.
  • Fascinée par les trois états de lumière qui jouent sur les cordes et me font penser à la chanson «Strange fruits » de Nina Simone.

LA COULEUR

  • Attentive à ces deux couleurs peu affirmées et pourtant en contraste qui me raconte une histoire.

L’ENVIRONNEMENT

  • Ecœurée par la suspension des cordes (=intégration dans l’espace) qui me fait penser à un déchirement des ligaments et à un écoulement de sang, faisant référence à une crucifixion.

Sortir de la simple observation du procédé technique pour intégrer son imaginaire et chercher ses propres références culturelles, qui appartiennent souvent à toute l’humanité.

IV LE MESSAGE

Quel est le sujet représenté ? Pas de sujet.

Quels sont les procédés techniques importants et essentiels ? Les différentes matières, les lignes, les contrastes entre les matières, l’intégration dans l’espace.

Quels sont les éléments du contexte culturel de l’artiste qui peuvent nous aider à définir le message ? La diversité culturelle, sortir de ce qu’on a l’habitude de voir, le concept de module (référence à Brancusi) et l’absence de socle, l’intégration dans l’espace, la notion non pas de volume mais de bas-relief, les cordes qui permettent de donner fluidité, mouvement, vie.

Un message commun ressort des deux modes de présentation (sol / mur) ; une structure de base parallélépipédique, la forme rectangulaire des modules ou cases. Les cordes serrées, les nœuds, c’est tantôt dur et rugueux ou lisse et doux, ce sont des oppositions dans les états de surface.
Que font ces cordes ? Elles germent, jaillissent de la structure pour s’en libérer, la vie, l’ailleurs.

un bel article récent : https://aeqai.org/articles/barbara-chase-riboud-monumentale-the-bronzes-at-the-pulitzer-arts-foundation/

une vidéo en anglais mais les images parlent et on peut comprendre et suivre ses explications sur les enchainements de son travail.

Sheila Hicks : https://awarewomenartists.com/artiste/sheila-hicks/